Politique
Selon des sources concordantes, les soi-disant rebelles ougandais de l’ADF-Nalu qui occupent, depuis hier mercredi 25 décembre 2013, la localité de Kamango, à 90 km de Beni, sont bel et bien des éléments du M23 venus de l’Ouganda, où ils étaient cantonnés après leur déroute devant les FARDC et la Monusco, au mois d’octobre dernier. Tout le monde aura constaté qu’au lieu de se saborder, cet ex-mouvement rebelle a mis la trêve de deux mois à profit pour se réarmer et étoffer ses effectifs.
A en croire toujours les informations en provenance du Nord-Kivu, le M23 déguisé en ADF-Nalu a relancé les hostilités avec un armement lourd. Et, manifestement, il n’a pas envie de s’arrêter à Kamango. Des sources provinciales assurent qu’après l’occupation de cette localité, les insurgés se sont peu après emparés de celle, voisine, de Bwisegha. Et, on les soupçonne de progresser vers Nobili et Kikimbi. C’est comme si les nouveaux assaillants auraient opté pour la stratégie d’encerclement du territoire de Beni, avant de lui donner l’assaut final.
L’Ouganda complice
La Société civile du Nord-Kivu vient de lancer un SOS en faveur de 150.000 nouveaux déplacés de guerre qui ont fui les combats entre FARDC et les faux rebelles de l’ADF-Nalu à Kamango pour se réfugier à Nobili. A partir de ce village, ils avaient l’intention de traverser la rivière faisant office de frontière entre la RDC et l’Ouganda. Mais, fait curieux, les autorités ougandaises ont fermé la frontière commune, coupant ainsi aux civils fuyards toute possibilité de se soustraire aux balles et bombes.
Dos au mur, ces 150.000 innocents courent le risque d’être massacrés par les soldats du M23, qui ont déjà tués plusieurs dizaines de civils sur leur parcours, en l’espace d’une journée. La décision de Kampala de fermer sa frontière avec la RDC fait penser à une complicité avec la nouvelle rébellion qui brandit le faux label de l’ADF-Nalu. Il y a aussi le refus du président Museveni, pourtant président en exercice de la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) et parrain des pourparlers de Kampala entre Kinshasa et le M23, d’extrader les éléments de ce mouvement rebelle en fuite dans son pays, après leur défaite du mois d’octobre dernier devant la coalition FARDC/Monusco.
Le fait d’avoir accepté d’héberger le colonel Sultani Makenga et ses hommes était déjà contraire à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et à la Résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’ONU interdisant à tout Etat signataire d’apporter une quelconque assistance à une force négative nourrissant l’intention de déstabiliser un autre Etat dans les Grands Lacs ou l’Afrique centrale. C’est fort dommage que les représentants du peuple congolais à Nairobi n’aient pas perçu le piège leur tendu à travers des « Déclarations » qui imputaient à la RDC seule l’exécution de tous les engagements politiques, militaires et financiers y souscrits.
Tout est à refaire
Au vu de la gravité de la situation militaire qui prévaut de nouveau au Nord-Kivu, le gouverneur de cette province, Julien Paluku, a appelé hier à une riposte urgente des FARDC en vue de mettre un terme à la nouvelle aventure militaire de ces rebelles qu’il s’est gardé de qualifier comme appartenant au M23. L’on comprend sa réserve. Mais, l’opinion provinciale soutient haut et fort que ces rebelles qui avaient fait la pluie et le beau temps dans cette partie de la République pendant 18 mois ont refait surface.
Par conséquent, tout est à refaire pour le retour de la paix au Nord-Kivu. En clair, les FARDC et la Monusco doivent carrément se préparer à faire face à une nouvelle guerre que semble avoir décidé de leur imposer le M23, avec la complicité de ses sponsors, à savoir l’Ouganda et le Rwanda. Ce qui arrive au pays ne devrait pas étonner outre mesure. Les observateurs avisés sentaient que les deux voisins du Congo n’étaient pas contents de l’option militaire levée par les autorités congolaises pour neutraliser leurs marionnettes du M23.
En revisitant les déclarations du président Museveni, de l’envoyée spéciale des Nations -Unies, du représentant spécial des USA, de l’envoyé spécial de l’Union européenne et de l’envoyé spécial de l’Union africaine dans les Grands Lacs insistant sur l’impératif d’un accord politique entre Kinshasa et le M23, après le revers militaire de Sultani Makenga et sa bande au front du Nord-Kivu, l’on comprend mieux aujourd’hui le sens d’une telle recommandation. La seule chose qui reste à faire par Kinshasa, c’est de se prendre en charge en vue de consolider le dernier succès militaire de son armée sur cette ex-rébellion en mettant effectivement en place une force de riposte rapide contre toute tentative de remise en question de la paix fraîchement retrouvée. Dans le cas contraire, un nouveau feuilleton de balkanisation du pays risque de prendre corps, pour le malheur du Congo et des Congolais.
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