Provinces
La situation humanitaire est préoccupante dans les hauts plateaux du Sud-Kivu entre malnutrition et manque de médicaments. Même si le niveau de violence a diminué ces dernières semaines, l’approvisionnement et les déplacements restent très difficiles.
Reportage.
À l’hôpital de référence de Minembwe, auquel les patients de la zone de santé peinent à accéder.Une femme prostrée dans son lit, c’est la première patiente du centre de santé de Kihunga à parvenir à Minembwe. L’infirmier, Etienne Ruganerwa, explique : « Les FARDC l'ont amenée ici. Elle a accouché d'un bébé mort-né. Elle a fait une grossesse mais malheureusement elle n'a pas accouché, elle est venue ici à l'hôpital tardivement, on a fait une opération et malheureusement, l'enfant était déjà mort. »
Mais grâce à cette mobilisation, la mère a survécu. Son mari, mufulero comme elle, n’était pas rassuré à l’idée de venir être soigné à l’hôpital de référence de Minembwe, une localité majoritairement occupée par une communauté rivale. « Bien sûr, j’avais peur de venir ici. Mais en arrivant, j’ai vu que ça allait, j’étais libre. J’avais peur de mourir. D’ailleurs, on n’arrête pas de m’appeler du village pour me demander si ça va. »
Pourtant, le personnel de l’hôpital assure n’avoir jamais cessé de soigner toutes les communautés… Tout simplement parce que des bafulero et banyindu habitent encore dans le centre ou en périphérie de Minembwe.
En revanche, par faute de moyens, les patients hésitent à venir et quand ils viennent, l’hôpital n’a pas toujours les moyens nécessaires, faute de médicaments, de les prendre en charge.
Les FARDC appelées à la rescousse
Des déplacements difficiles aussi pour le bétail. Au marché de Minembwe, tout a augmenté. Tout sauf le prix des vaches, squelettiques et bradées moitié prix. L’un des vendeurs explique : « Avant les vaches étaient en pâturage à Lulenge, c’est là où elles ont grandi… Maintenant, on doit les garder à Minembwe où elles n’ont pas assez d’herbe. »
L'absence d'accès aux pâturages est dramatique pour les banyamulenge qui disent avoir déjà perdu un tiers de leurs vaches dans des attaques maï-maï. Le président des éleveurs banyamulenge, Rubibi Mporana, dit avoir évoqué le problème avec les FARDC.
Le chef de Kakenge 2, Lokokoma Sekaseso, un munyindu, est à Minembwe pour lui aussi demander secours aux FARDC. « Les milices banyamulenge, twiganeho et les Maï-Maï se sont affrontées sur un tronçon et dès lors, tout l’approvisionnement est bloqué. Ce qu’on demande aux FARDC, c’est d’ouvrir la route, que les gens puissent s’approvisionner sur d’autres marchés. Même s’il y a la guerre, les gens devraient avoir accès à manger. »
C’est aussi la saison des semences et nombreux sont ceux qui ne pourront pas accéder à leurs champs. Une période de soudure d’autant plus difficile que les habitants des hauts plateaux qui ont pu rester chez eux accueillent souvent des déplacés de leur communauté.
Azarias Ruberwa, ministre de la Décentralisation et figure de la communauté banyamulenge, est appelé ce lundi à s’expliquer à l’Assemblée. Il est accusé, y compris par des membres de sa coalition, d’avoir influé pour obtenir l’installation de la commune rurale de Minembwe fin septembre 2020. Cette commune avait été créée avec des dizaines d’autres par un décret de 2013, jamais appliqué depuis.
Pour leurs communautés rivales au Sud-Kivu, les banyamulenge empiètent sur leur territoire, voire sont des Rwandais. Ces derniers, eux, accusent les groupes Maï- Maï des communautés Babembe, Bafulero et Banyindu de leur avoir volé des dizaines de milliers de vaches, avec des éléments de l’armée congolaise, ce qui représenterait des millions de dollars.
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