Provinces
La thèse de l’arnaque se précise pour le cas du « village » de Minembwe, dans le territoire de Fizi, au Sud-Kivu, transformé en méga-commune rurale par la magie d’un Décret de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo pris en 2013. Mis entre parenthèses en 2015 par le Conseil des ministres pour calmer la tempête soulevée par une décision perçue par beaucoup comme porteuse des germes d’un conflit susceptible de déborder des limites de la province du Sud-Kivu, pour embraser le Nord-Kivu et le Maniema, et pourquoi pas Kinshasa et ailleurs, le Décret de Matata était curieusement « déverrouillé » en 2018 par un Décret de Bruno Tshibala, alors Premier ministre.
Alors que celui-ci évoque, dans ledit texte, l’avis favorable du Conseil des ministres, plusieurs membres du gouvernement, qui auraient dû se reconnaître dans ce Décret, soutiennent n’en avoir jamais discuté au sein de l’exécutif national. La question de fond est maintenant de savoir qui dit vrai : le Premier ministre honoraire Bruno Tshibala ou les ministres honoraires surpris de la levée de la mesure suspendant le Décret portant érection de Minembwe en commune rurale.
Le dossier est d’autant troublant qu’il y a, en appui au Décret de Bruno Tshibala, des arrêtés interministériels signés Henri Mova Sakanyi et Azarias Ruberwa, respectivement vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur d’une part, et, d’autre part, ministre de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles. Ces arrêtés de mise en œuvre de la mutation de Minembwe de village de moins de 2000 habitants à une commune rurale hébergeant le nombre d’âmes mais aux dimensions « astronomiques » apparaissent, aujourd’hui, comme des « pièces » d’une arnaque politique de haut vol.
Pourquoi le ministre de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles, totalement incompétent en la matière, avait-il été associé par son collègue de l’Intérieur à la signature d’un Arrêté interministériel relatif au nouveau statut du « village » de Minembwe ? Allez-y savoir…
On apprend, de fil en aiguille sous l’ancien régime, la mode était aux « Conseils des ministres parallèles » réservés à quelques initiés, qui prenaient des décisions que les membres de l’exécutif national qui en étaient exclus apprenaient à la radio et à la télévision nationale, comme le commun des Congolais. Le dossier de « Minembwe » doit avoir obéi au même schéma, sinon nombre de ministres allaient s’en souvenir, compte tenu de sa forte sensibilité politique et administrative.
On signale par ailleurs que l’érection de Minembwe en commune rurale n’a jamais été inscrite, depuis 2013, à l’agenda de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu. Logiquement, cette matière aurait dû faire l’objet d’un débat au niveau de cet organe délibérant, pour une correction et définition des limites géographique de cette nouvelle ETD (Entité Territoriale Décentralisation). Des observateurs pensent que l’exclusion de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu du débat procède du piège visant à prendre tout le monde de court.
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