Economie
Il s’observe une certaine dépréciation du franc congolais sur le marché de change. Si à l’interbancaire la semaine s’est clôturée avec un taux de 1 772 CDF pour 1 USD, au parallèle le taux de change appliqué ce week-end a franchi la barre de 1 810 CDF pour 1 USD. Zoom sur les causes et les pistes de solution.
La crise sanitaire du Coronavirus a des répercussions sur l’économie congolaise. Les mesures gouvernementales de confinement et l’incertitude de la fin de crise ont, par ricochet, accentué la dépréciation de la monnaie nationale face à la devise américaine.
Trois principales causes
Primo. La rareté des dollars américains (USD). Tout part de la légère dépréciation du franc congolais qui se justifie par la hausse de la demande de devises et une contraction de l’offre.
En effet, les anticipations alimentent la demande pour le motif de précaution alors que la baisse de l’offre tient surtout au retard d’approvisionnement des banques en dollars américains suite notamment aux perturbations du traffic aérien.
Secundo. Les banques commerciales n’ont plus assez de liquidités en dollars américains. Cette situation s’explique par la fermeture des frontières non seulement de la Rd Congo mais de plusieurs pays du monde avec comme conséquence l’arrêt des trafics aériens.
Dans ce contexte, les banques commerciales qui ont souvent l’habitude d’importer des devises conformément aux normes financières internationales ont du mal à le faire actuellement pour répondre aux besoins de leurs clientèles respectives, surtout des opérateurs économiques en ce moment où les besoins en importations des biens ne cessent d’accroître.
Tertio. La spéculation sur le marché de change. Elle s’explique par des anticipations irrationnelles de l’évolution des cours des monnaies.
Cela signifie que des changeurs des monnaies auprès de qui les opérateurs économiques, en quête des devises, se tournent, pour acheter des devises et satisfaire à leurs besoins non rencontrés par les banques, se permettent d’augmenter le taux de change de la devise afin d’en tirer profit individuel à court terme.
La réglementation de change en vigueur en Rd Congo interdit aux changeurs de monnaie (cambistes) la spéculation et la volatilité sur le marché de change. Cela implique que dans le cadre de leurs transactions d’achat et de vente de devises contre le franc congolais, ils sont astreints à appliquer un taux vendeur qui n’excède pas les 2,5 % du taux acheteur.
Pistes de solutions
D’abord, il y a lieu d’indiquer que la Banque centrale du Congo (BCC) est normalement, en pareille circonstance, en train d’examiner la possibilité d’intervenir sur le marché dans les prochains jours.
Cet examen de la situation devrait lui permettre d’avoir une idée fixe sur un besoin réel de la demande de devises de la part des opérateurs économiques pour importer. Dans cette hypothèse, s’il arrivait que les banques commerciales soient approvisionnées en cash par la BCC au cours de cette semaine, il va s'observer un retournement de la tendance.
Toutefois, il y a lieu de noter que la vente de dollars américains aux banques commerciales par adjudication ne pourra nullement se faire au cas où l’examen en cours établissait la spéculation ou des anticipations irrationnelles comme causes de cette dépréciation du CDF.
Ensuite, il demeure plus impérieux que la Rd Congo diversifie et industrialise son économie pour reverser le rapport d’équilibre de sa balance commerciale.
Le pays est souvent en pénurie des devises parce qu’il exporte moins (essentiellement des produits miniers sans valeur ajoutée) pour rapatrier les devises et importe plus (tout ce qui est consommé en interne) en exportant plus de devises.
Cette situation dénote d’une fragilité sans précédent de l’économie et sa dépendance quasi totale de l’extérieur. Avec le ralentissement de l’économie mondiale, c’est tout à fait normal qu’il y ait impact négatif sur le plan local.
L’enjeu majeur consiste pour la Rd Congo de parvenir à produire et à consommer local pour réduire sensiblement ses importations, et exporter beaucoup plus des produits miniers à valeur ajoutée élevée afin d’accroître le niveau de ses devises étrangères.
A tout prendre, la banque centrale du Congo comme plusieurs économistes n’ont cessé, depuis plusieurs années, à tirer la sonnette d’alarme pour encourager le Gouvernement à engager un véritable processus de diversification et d’industrialisation de l’économie nationale. Il est temps d’agir pour engager le pays sur cette voie de la résilience.
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