Société
Ils étaient près de 1.500 personnes de nationalité Burundaise, en situation irrégulière à Goma, chef-lieu de la Province du Nord-Kivu. Ils y habitaient depuis plus de 2 ans et ont été rapatriés, ce lundi 16 mars 2020, sur instruction de l’Etat congolais, suite à une demande urgente faite par le gouvernement provincial du Nord-Kivu. Ce, après qu’ils aient été repérés, le vendredi 13 mars dernier, dans un lieu de rassemblement, au Quartier Lac vert, situé dans la périphérie de Goma.
Le ministre provincial de l’Intérieur au Nord-Kivu, Jean-Bosco Sebishimbo a assisté, ce lundi 16 mars, à leur embarquement vers le port de Goma, à destination de Bukavu (au Sud-Kivu). A cette occasion, Jean-Bosco Sebishimbo a salué la décision du Pouvoir central qu’il juge « salutaire ».
« La présence de ces Burundais sans documents de migration et dont l’objectif sur le sol congolais reste inconnu, inquiétait la population du Nord-Kivu qui fait déjà face à une insécurité récurrente dont parmi les auteurs de cette insécurité à Goma, sont identifiés aussi des étrangers de nationalité Burundaise », a-t-il déclaré. Avant de souligner qu’« ils sont renvoyés d’abord en province sœur du Sud-Kivu où la RDC partage la frontière avec le Burundi. À partir de là, le processus de leur rapatriement sera achevé jusqu’à leur retour définitif au Burundi».
Renforcer la politique de proximité
Le ministre provincial de l’Intérieur au Nord-Kivu a ainsi appelé les Gomatraciens à collaborer avec les autorités locales, urbaines et municipales pour dénoncer toute personne en situation irrégulière dans la ville et dont l’identité serait douteuse. Il promet de renforcer le système de gestion dans la ville, en outillant les chefs de 10 maisons dits « Nyumba Kumi », les chefs de 3 maisons et les chefs des quartiers ainsi que les bourgmestres des communes, pour leur permettre d’identifier des étrangers en séjour illégal qui se camoufleraient encore dans des quartiers de Goma.
Aux congolais ayant facilité l’entrée clandestine de ces étrangers à Goma, « nous les appelons à un sens de patriotisme et rassurons que la justice fera son travail pour que les complices soient sévèrement punis », a prévenu Jean-Bosco Sebishimbo. Il affirme qu’il y aurait encore quelques étrangers, en situation irrégulière, qui se cachent dans des maisons de Goma, comme l’ont témoigné certains de ceux qui ont été rapatriés ce jour.
« C’est parce-que ils se sont rassemblés depuis le vendredi dernier dans une parcelle, au Quartier Lac vert, dans le cadre d’une cérémonie soit disant à caractère religieux, que nous avions été alertés par une frange de la population environnante. Sinon, nous ne serions peut-être pas informés de leur présence », a souligné Jean-Bosco Sebishimbo, promettant de poursuivre des recherches pour dénicher ceux qui se cacheraient encore.
Les services des renseignements mis en cause
À Goma, la population monte déjà au créneau, pointant du doigt les services étatiques œuvrant aux frontières et qui ont visiblement failli à leur mission.
Selon des informations fournies par ces Burundais, ils sont arrivés à Goma via la province du Sud-Kivu, fuyant la persécution que leur font subir les autorités burundaises qui les qualifient de « chrétiens catholiques extrémistes ». Toutefois, d’aucuns se demandent comment se sont-ils retrouvés à Goma. D’où la mise en cause de l’efficacité de services des renseignements congolais au niveau de ces deux provinces du Kivu.
Beaucoup de congolais redoutent la franche collaboration entre les pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Pour le « congolais lambda », la RDC est toujours à la solde de ses voisins et, par ricochet, devient un lieu d’évacuation des populations « indésirables » ou « extrémistes » qui s’opposent à la dictature dans leurs pays respectifs. Notamment, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.
Pendant que Goma est envahi illégalement par des sujets Burundais, le territoire de Beni, dans la partie Grand Nord du Nord-Kivu, vit jusqu’aujourd’hui au rythme des massacres causés par des rebelles ADF d’origine ougandaise. Que fait réellement la CIRGL pour contrôler le mouvement des populations dans les pays membres? Difficile à répondre.
Interrogés sur cette situation d’insécurité, les Gomatraciens veulent que les animateurs des services aux frontières soient interpellés en toute diligence pour des explications claires et établir des responsabilités quant à ce. Le Gouverneur du Sud-Kivu, d’où sont venus ces Burundais, devrait lui aussi être interpellé sans aucune formalité administrative. Sinon, on laisserait la place aux rumeurs de tous bords, au point de susciter un soulèvement populaire contre les autorités provinciales.
Probable itinéraire
Selon certaines indiscrétions, ces burundais ont bénéficié d’un appui important de certains congolais qui utilisent un itinéraire connu par certains d’entre eux. « Ils passent par Bukavu au Sud-Kiu. Et pour arriver à Goma, ils traversent clandestinement la douane de Kamanyola et montent jusqu’à Walungu, puis ils passent par Miti et Katana, toujours au Sud-Kivu. De là, ils prennent discrètement des véhicules jusqu’à Goma », confie un habitant de Goma.
Le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita qui a été présent au port de Goma pour assister à leur embarquement dans des bateaux pour Bukavu, soutient la thèse d’un flou qui planerait sur ce dossier et insiste sur le respect des normes d’immigration pour tout étranger qui veut vivre en RDC et précisément au Nord-Kivu. « Derrière ce mouvement de masse se cache quelque chose », constate-t-il.
D’après les témoignages recueillis sur place, parmi ces burundais, il y a des jeunes adolescents dont l’âge varie entre 14 et 17 ans, qui ont été séquestrés depuis le Burundi et ont été obligés de venir vivre de force en RDC, précisément à Goma. D’autres par contre, affirment qu’on leur a toujours dit que la RDC est leur « terre promise ».
Ces témoignages sont accablants et la vigilance s’impose aux niveaux des frontières. Car, pendant tout le temps que ces personnes ont passé à Goma, ils n’avaient pas de statuts de réfugiés et ne menaient aucune démarche dans ce sens pour en avoir. Ce qui présage un agenda caché, selon le gouverneur du Nord-Kivu.
Par ailleurs le départ de ces sujets burundais du sol congolais, calme tant soit peu quelques esprits qui étaient prêts à un soulèvement populaire pour contraindre les autorités du pays à prendre des solutions idoines.
Pour l’instant, l’inquiétude se situe au niveau des prétendues enquêtes annoncées. Finiront-elles aux calendes grecques comme cela est de coutume en République démocratique du Congo ? Wait and see.
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