Après Kuthino, Eugène Diomi ?

Dans le cadre du registre de la décrispation de la vie politique, bon nombre d’observateurs, tout en saluant la libération du pasteur Kuthino, se demandent si le chef de l’Etat ne pourrait pas aller plus loin en étalant sa grâce jusqu’à Eugène Diomi Ndongala Nzomambu. Car, si Kuthino Fernando est un pasteur, Eugène Diomi est un politicien congolais bien connu battant pavillon opposition. C’est à ce titre que son arrestation, au-delà des raisons avancées, a toujours été attribuée à son appartenance à l’opposition, surtout aux côtés du leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi. La libération du leader de la Démocratie chrétienne (DC) rentrerait donc dans le cadre de’ la décrispation de la vie politique en RDC.

Même si, jusqu’à ce jour, aucun signal perceptible ne renseignerait encore sur la volonté de gracier Eugène Diomi. Pourtant, soutiennent les observateurs avertis, il suffirait seulement d’un peu de bonne volonté pour relâcher cette personnalité politique et ainsi contribuer à apporter des garanties aux opposants avant la publication du Gouvernement de cohésion nationale. Car, parmi les prisonniers dits politiques dont on réclamait la libération, il n’y avait pas que le pasteur Kuthino. Il y avait aussi Eugène Diomi Ndongala Nzomambu. C’est de la sorte que les observateurs souhaiteraient que le chef de l’Etat puisse accorder aussi à Diomi sa liberté pour apporter une preuve de plus de sa volonté de décrisper la vie politique.

Car, de la même manière que l’on reprochait au procès du pasteur Kuthino d’être entaché de plusieurs irrégularités, les raisons avancées dans l’arrestation de Diomi ne semblent toujours pas convaincre certains compatriotes qui attribuent plutôt la détention du leader de la DC à des motifs politiques. La mesure d’amnistie n’a pas accordé un peu de chance à Diomi qui, logiquement, ne peut qu’espérer attendre la grâce présidentielle qui a permis au pasteur de recouvrer sa liberté. Mais, sera-t-il éligible à cette faveur ? La question demeure encore posée. Mais, toujours est-il qu’un geste de bonne volonté suffirait pour permettre à Eugène Diomi de recouvrer sa liberté et ainsi revoir sa famille. Comme Fernando Kuthino, Eugène Diomi est souffrant.

Pour Kuthino, il est apparu très affaibli à sa sortie de prison parce que très malade. Au point que l’on envisage déjà, tant à son église que dans sa famille biologique, son évacuation d’abord vers la France où il serait résident en vue de lui apporter des soins dont son corps a tant besoin. Son relâchement a été rangé dans le compte de la décrispation politique en attendant la sortie du Gouvernement de cohésion nationale. Mais, pour certaines sources, Kuthino aurait été relâché à cause de son état de santé qui est très inquiétant au point que l’on craindrait que le pire ne lui arrive en prison. La controverse est donc de taille.