Des chefs coutumiers offrent une vache à la veuve Tshisekedi en signe de "retrait du chef"

Présents durant toutes les étapes des funérailles de l’ancien premier ministre Étienne Tshisekedi wa Mulumba, depuis son décès à Bruxelles en 2017, les chefs coutumiers, membres de l’Association nationale des autorités coutumières du Congo (ANATC), ont accompli, le lundi 1er juillet 2019 à la résidence de l’illustre disparu, le devoir du « retrait du chef ».

Il s’agit, à en croire sa majesté Mfumu Difima, secrétaire général de l’ANATC, d’un acte solennel traditionnel pour dire que les chefs viennent lui dire qu’on vous met debout. C’est-à-dire, « nous étions avec vous durant tous les grands moments du deuil, nous quittons maintenant le lieu ».
Accompagnés de divers présents, notamment une vache, les chefs coutumiers ont profité de l’occasion pour présenter à maman Marthe la situation actuelle au sein de l’ANATC qui lutte pour l’unité au sein de leur organisation.

« Vous avez suivi ces jours-ci le Grand Kasaï, ainsi que les autres grandes communautés de l’Équateur, du Kongo central, du Grand Bandundu, ensemble avec celles de l’Est du pays, bref l’ensemble de tous les chefs de la République qui nous ont assiégés pour nous demander où nous sommes avec le pouvoir coutumier depuis que nous avons la loi Bakajika qui a créé beaucoup de conflits coutumiers. Maintenant que nous avons une autre loi, où est-ce qu’on en est ? Depuis qu’on a notre ministère où on en est ? J’ai vu dans le chef de mes collègues la ferme volonté de dire que nous avons eu notre ministère depuis 2012, mais nous considérons qu’il y a eu du recul. Ils se sont donc décidés en ma personne de recommander cette candidature pour éventuellement, effectivement répondre aux désidératas, aux soucis qui préoccupent les chefs coutumiers. Cela a plu au Grand Kasaï de mener l’action en avant-plan pour, non seulement voir la maman qui est la mère du chef de l’État, mais aussi à travers elle transmettre le message au chef qui est de conserver le ministère des Affaires coutumières, mais aussi voir un chef coutumier le gérer. Ils leur ont appris que c’est ma candidature qu’il proposait, c’est un motif de joie pour moi… », a fait savoir sa majesté Mfumu Difima à la presse à l’issue de l’entretien à huis clos.

Effectivement, a-t-il ajouté, la maman nous a bien reçus avec joie et nous lui avons partagé ces soucis par rapport à la situation des chefs coutumiers. « Elle en a pris acte », a martelé ce chef du Kongo central.
Maintenant, appuie-t-il, il reste la grande réjouissance qu’elle nous proposera à un endroit un peu plus élargi parce qu’il y a ici plus de 200 chefs et la maison risque d’être engloutie. Mais le rendez-vous est pris pour une grande rencontre qui sera rehaussée par la maman de Félix Tshisekedi en personne.