Provinces
Plusieurs personnalités qui n’ont pas réussi à rafler la confiance du peuple aux élections directes de décembre 2018 ont rebondi aux sénatoriales et à l’élection de gouverneur afin de tenter de s’octroyer un mandat du peuple tout en évitant d’affronter le même peuple qui semble les avoir désavouées.
Pourtant, font remarquer plusieurs analystes politiques, « quand le peuple tranche en défaveur de quelqu’un qui théoriquement se considérait leader du même peuple, c’est une sacrée fessée que l’on n'oublie toujours pas facilement ». Des grandes figures de la vie politique en RDC, particulièrement au Sud-Kivu, n’en sont pas revenus.
Après leur défenestration au suffrage universel direct, à Bukavu ceux que certains qualifient aujourd’hui des « vomis du peuple » veulent désormais profiter d’une prétendue naïveté de certains députés provinciaux.
En RDC, certains candidats malheureux aux dernières élections n’hésitent pas à activer les comptes pour acheter les votes de députés provinciaux contre des billets de banque.
La nouvelle circule et toutes les preuves font état des dizaines de milliers de dollars mis en jeu par ces victimes du renouvellement de la classe politique congolaise. La dénonciation de Luzolo Bambi en est une preuve palpable.
Il est bien vrai que l’honneur se mérite
Si l’argent, qu’ils ont amassé au cours des mandatures précédentes n’a pas suffi pour tromper la vigilance du peuple et corrompre sa conscience, les « hommes vomis » ont trouvé en des élus provinciaux un raccourci pour accéder aux juteux et honorant rang de parlementaire, encore membre de la prestigieuse chambre des sages, ou celui de numéro 1 de l’une des provinces les plus riches du pays.
Si le jeu semble joué pour ces « désavoués du peuple », car forts du lucre qu’ils ont engrangé au détriment du même peuple, les députés provinciaux devront faire face à leur propre conscience. Vont-ils accepter de se mettre en disgrâce avec leur électorat en portant le choix sur des personnes déjà pulvérisées par celui-ci, ou devront-ils fermer l’œil sur des milliers et des voitures leur proposées en vue de défendre l’honorabilité leur reconnue par le rang d’élus du peuple ?
Il est bien vrai que l’honneur se mérite, et une fois perdu, il devient difficile [à la limite impossible] à recouvrer. Les députés provinciaux, qui ont acquis ce précieux présent ne doivent pas en abuser, sous-peine d’être à leur tour sanctionnés dans l’avenir par les électeurs, comme c’est le cas de leurs aînés aujourd’hui.
Dans le même sens de préserver l’honneur leur voulu par leur rang, les députés ne devront pas se mettre en accroupi devant des candidats qui dont l’avenir politique dépendra du reste de leur sérieux. Le corrupteur étant toujours au-dessus du corrompu, les élus qui auront mordu à l’hameçon des prédateurs illégitimes se seront dénudés en face de ceux-ci, et ne sauront plus leur imposer un quelconque contrôle.
La gourmandise politique est aussi à l’ordre du jour
Cette situation s’associe à un autre fléau assimilable à l’insatisfaction politique. Certains personnages ont [bien qu’ayant déjà un mandat du peuple pour certains] choisi de briguer les deux sièges encore en jeu. En effet, cela parait protocolairement impropre que la même personne passe au perchoir, dans la même échéance, pour solliciter le gouvernorat et un siège au sénat.
Au-delà de l’aspect protocolaire, il reste à s’interroger sur cette sorte de malhonnêteté et ce qu’un analyste politique de Bukavu appelle « impudicité morale » qui caractérisent le politique congolais. Comment expliquer qu’une personne prétendant défendre les intérêts du peuple se fasse élire à trois niveaux pour au finish ne servir qu’à un seul ? Se demande un politique sur une radio locale à Bukavu.
Dans la réalité des faits, ces différents candidats [dits double, triple ou quadruple brassard] usent de la voie électorale pour récompenser ceux qui leur sont fidèles, quelle que soit leur réputation auprès de leur base.
Les députés provinciaux, en vertu de leur qualité de grands électeurs, devront prendre soin d’assainir la classe politique en élisant des candidats respectueux des valeurs républicaines. Le vote de l’élu ne doit pas être prédestiné à servir aux intérêts et accointances ressortant de l’intérêt suprême de la nation.
Quand une seule personne est élue à plus d’un poste, elle se trouve dans une situation d’incompatibilité de mandats et est soumise à l’exercice de choix entre ces deux [ou trois] mandats. Celui qui ne lui sera pas avantageux revient de droit à son colistier ; une personne qui ne jouit certainement pas de la confiance du peuple.
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