Journée mondiale du théâtre : bilan mitigé pour cet art en RDC

Le théâtre qui se définit comme l'art de représenter une action dramatique devant un public occupe dans notre pays, la RDC, une place de choix. Volonté exprimée par l'existence d'un Institut National des Arts (INA) chargé de former ou de forger ceux qui ont la vocation d'évoluer dans cette discipline, qu'est le théâtre.

En dehors de cette catégorie formée, dans une structure académique, il existe bien encore une autre, celle (catégorie) qui regroupe des acteurs autodidactes.

C'est autant dire que le théâtre ne fait pas défaut dans notre pays. Il existe depuis des lustres. Un  recul dans le temps, nous laisse entrevoir que ce secteur fut animée, à une époque donnée par des acteurs et dramaturges célèbres comme Albert Mongita, Galant Mutombo Buitshi, Mikanza Mubyem etc. Tout ce beau monde a déjà tiré sa révérence. Mais la succession demeure tout de même bien assurée.

Sauf qu'il ne demeure pas moins vrai qu'avec le temps les choses devaient sensiblement évoluer au regard de l'essor qu'a pris le théâtre, vu dans son ensemble. Mais il paraît invraisemblable qu'à côté de cette évolution, il y ait déséquilibre en ce qui concerne l'absence des salles appropriées pouvant servir dignement de lieu de théâtre. Il y a quelques années, une salle comme Mongita (ex salle du parti MPR) située au croisement des avenues Kasa-Vubu et Kabambare, retapée avec le fonds du trésor public, dans le but de servir, comme infrastructure à cette fin, est devenue aujourd'hui un lieu quelconque. De même  pour la salle du Zoo devenue un funérarium, situéé au croisement Ruakadingi-Kasa-Vubu. Alors que ces deux salles facilement accessibles au public servaient en même temps de salle de cinéma, cette autre distraction qui a disparu  des habitudes  des Congolais. Néanmoins, il convient de reconnaître, l'effort qui a été fourni pour la réhabilitation du site du théâtre de la Verdure, situé au Mont Ngaliema, un cadre pas facilement accessible au grand public. Ce qui constitue un sérieux handicap pour la promotion de cet art.

De toute façon, l'espoir demeure, avec la participation des privés et de nos partenaires expatriés qui contribuent d'une manière efficace à l'entretien de la flamme du théâtre en RDC en général et à Kinshasa en particulier. C'est le cas des salles comme Tarmac des auteurs dans la commune de Kintambo, du Centre d'initiation artistique pour la jeunesse (CIAJ), dans la commune de N'djili, au quartier 12, de la Halle de la Gombe devenu Institut français et le Centre Wallonie-Bruxelles. Dans ce lot l'on peut aussi inclure les quelques salles qui existent dans quelques établissements scolaires, mais qui sont destinées à un public sélectif. Un autre genre non moins important qui contribue aussi à entretenir cette flamme a pour nom la télé dramatique avec toutes ces pièces de théâtre que l'on suit sur nos écrans.

Le tout réuni, laisse entrevoir que le théâtre en RDC devrait présenter une image beaucoup plus reluisante, si tous les paramètres avaient été réunis.

En cette date commémorant la Journée mondiale du théâtre il importe que le Ministère de la Culture gère ce secteur autrement qu'il ne l'est présentement, en commençant par réhabiliter les infrastructures existantes telles que le théâtre du Zoo et la salle Mongita. C'est une  réalisation qui s'inscrirait, croyons-nous, dans le contexte de la Révolution de la modernité.