Gouvernement : à l’aube des tractations, le FCC monte les enchères !

Alors que la magistrature suprême leur a échappé, au vu du nombre élevé et significatif des députés nationaux élus pour le compte du Front commun pour le Congo (FCC), plus de 300 au total, la Primature leur reviendra naturellement. D’où, la tendance du prochain Gouvernement sera basée sur une mixture entre anciens opposants et leurs désormais partenaires.

Félix Tshisekedi, dans ses nouvelles attributions, devra collaborer avec les acolytes de Joseph Kabila, qui seront majoritairement installés au sein de la quasi-totalité des ministères, principalement les plus importants. Déjà, les enchères commencent. En effet, dans une déclaration de l’AFDC signée par son Autorité morale, l’ex. Majorité présidentielle muée au Front commun pour le Congo réclame près de 50 postes ministériels, étant donné le nombre de leurs élus. Si tel est le cas, combien de ministères devra constituer la première équipe gouvernementale sous l’ère Fatshi ?

Tshisekedi et Kamerhe, son Directeur de cabinet, pourront-ils agir de plein gré et avoir la mainmise sur les parlementaires ? En plus, sous un Gouvernement chapeauté par le pouvoir qui est parti, tout en restant. Dans sa dernière adresse à la Nation en tant que Chef de l’Etat, Joseph Kabila a relevé la nécessité d’une coalition pour un meilleur aperçu de l’alternance et de la véritable démocratie. C’est ce qu’a également rappelé son successeur prenant d’assaut le Palais de la Nation où il a d’ailleurs appelé ses principaux concurrents de la course à la présidentielle à travailler main dans la main.

Ce lundi 28 janvier à l’hémicycle du Palais du peuple, Gabriel Kyungu a pris les commandes du bureau provisoire de l’Assemblée nationale pour valider les mandats des députés nationaux récemment élus, entamer la rédaction du Règlement d’ordre intérieur de la Chambre basse du Parlement ainsi qu’organiser l’élection du bureau définitif de celle-ci. Ce, à travers la création des commissions spéciales en vue de préparer la validation des mandats.

Autant la Chambre basse du Parlement est composée de plusieurs formations politiques à savoir, la plateforme Ensemble pour le Changement de Moïse Katumbi, l’UDPS, le MLC et le FCC, autant les membres du prochain Gouvernement devraient provenir de la quasi-totalité de ces tendances.

Le FCC n'est pas un regroupement politique !

Toutefois, certains analystes considèrent que contrairement à une idée actuellement rependue, au stade actuel, après les élections législatives, aucune majorité parlementaire ne s'est nettement dégagée des urnes puisque le FCC n'est pas un regroupement politique reconnu par la loi. Dans la liste des 78 regroupements politiques devant concourir aux élections du 30 décembre 2018, telle que publiée au journal officiel le 11 mai 2018, le FCC n'y figure pas ! Le FCC est une plateforme électorale, dont la charte constitutive n'a été rendu publique que le 1er juillet 2018 ; c'est aussi valable pour les plateformes CASH ou encore LAMUKA qui n'ont pas d'existence légale en RDC comme regroupements politiques. 

D'où l'impérieuse nécessité pour le président de la République de nommer un informateur, dont la mission sera justement d'identifier une coalition, c'est-à-dire une alliance temporaire des partis et regroupements politiques capables de constituer cette majorité parlementaire.

Pour étayer leur dire, il invoque le fait que certains candidats proches du FCC se sont présentés aux élections législatives soit en indépendant, soit sans étiquette politique, soit encore sous la bannière de leur parti ou regroupements politiques respectifs.

Et de dire qu'il est inconcevable que le président consulte une plateforme, qui n'a pas concouru aux législatives et qui n'est pas un regroupement politique reconnu légalement. allant jusqu'à considérer que c'est une contre-vérité, "voire une imposture", que certains ténors du FCC clament, aujourd'hui, avoir 350 députés, soit le 3/4 des sièges, alors que cette plateforme n'existe pas légalement.

Actuellement, les tractations émergent de plus en plus au niveau de désigner ou pas un informateur dans le but de trouver un Premier ministre dans les tout prochains jours. Ce sera, sans doute, l’élément enclencheur de la nouvelle mise en marche du pouvoir actuel, épris entre le risque de la continuité et le versant du vrai changement.