Enfin, le corps de maman Nsalulu exposé à Monkoto

Les frères-ennemis Kimbanguistes ont raté, pour une énième fois, l’occasion leur offerte par le Gouvernement de se réconcilier, à l’occasion de la mort de Maman Nsalulu a Kanda Pauline. Une opportunité sacrifiée sur l’autel de l’orgueil. Le corps de celle qui fut l’épouse d’un des chefs spirituels de l’église Kimbanguiste, en l’occurrence « Papa » Kisolokele Lukelo, est enfin exposé depuis hier sur l’avenue Monkoto, dans la commune de Ngiri-ngiri, lieu où les dissidents, composés des fils Kisolokele et Diangenda, organisent leur culte.

Cette exposition vient donc de surprendre plus d’un observateur, alors que le Gouvernement avait déjà amorcé une médiation auprès de l’aile Monkoto et du Centre d’accueil, pour enfin trouver un compromis d’abord sur le lieu des funérailles (centre d’accueil, selon le programme établi par le bureau du chef spirituel de l’Eglise Kimbanguiste) puis, sur le nombre de personnes de l’aile dissidente devant effectuer le déplacement à Nkamba, lieu prévu pour l’enterrement selon le même programme. Car, dans cette terre « sainte », une place est déjà réservée pour l’illustre disparue, à côté des trois chefs spirituels et leurs épouses, partis dans l’au-delà, il y a belle lurette.

C’est désormais à Monkoto 41 que la dépouille mortelle est exposée, mais jusqu’au moment où nous mettons sous presse, le lieu d’inhumation n’est pas encore connu. Est-ce à Kasangulu comme le prévoyaient initialement les enfants de la défunte ou à Nkamba, comme l’indique le programme du chef spirituel, Simon Kimbangu Kiangani ? Cette question pourrait trouver une réponse aujourd’hui.

QU’EST-CE QUI DIVISE LES FRÈRES-ENNEMIS ?

Selon nos sources, à l’annonce de la nouvelle du décès de sa maman, un fils Kisolokele du groupe de Monkoto, aurait appelé un proche du chef spirituel, Simon Kimbangu Kiangani, pour solliciter l’assistance de l’Eglise afin que la défunte soit inhumée à Nkamba, où sa place a déjà été préparée. C’est ce qui a motivé la mise sur pied d’un programme pour que le deuil se tienne au centre d’accueil de Kasa-Vubu, pendant deux jours, avant le départ pour Nkamba. À cette occasion, il était aussi prévu que les dissidents de Monkoto prennent part au deuil.

La pomme de discorde était cependant le nombre de personnes de l’aile « Monkoto » devant se rendre à Nkamba. À en croire des sources proches du chef spirituel, deux d’entre eux seulement devraient accompagner le corps. Un fils Kisolokele et une fille Diangenda. Raison avancée, le groupe de Monkoto est en disgrâce au sein de l’Eglise et qu’il ne devrait pas profiter de cette occasion pour accéder à la terre « sainte ».

Une décision qui n’a pas du tout enchanté le groupe visé. Pour lui, tous les petits-fils du prophète Simon Kimbangu, ainsi que leurs gardes du corps devraient faire partie de la délégation. C’est ce dialogue de sourds qui a tout fait capoter. Or, confie-t-on, tout avait été mis en œuvre du côté de Monkoto, il y a plusieurs mois, pour éviter que Pauline Nsalulu ne se rende à Nkamba où elle était attendue.

C’est à ce niveau que l’Etat congolais a tenté de jouer au sapeur pompier pour arriver à concilier les deux blocs. Mais cette action n’a pas produit des effets escomptés. Cependant, les frères-ennemis Kimbanguistes peuvent encore se rattraper au cas où l’enterrement aurait lieu à Nkamba. Car, pensent certains observateurs, l’aile « Monkoto », qui s’occupe du deuil, n’a pas à s’écarter de la volonté de leurs pères, qui ont prévu que maman Nsalulu soit enterrée, à leurs cotés, à Nkamba.