FMI : l’Afrique reste toujours vulnérable aux chocs

Le Fonds monétaire international a averti l’Afrique des dangers de choc financiers, malgré la bonne croissance économique observée en Afrique subsaharienne. « Les économies pionnières dans la région devenant plus intégrées aux marchés financiers mondiaux, elles vont également devenir de plus en plus vulnérables aux chocs financiers mondiaux », met en garde le FMI dans son dernier rapport bi-annuel.

Les pays africains les plus dynamiques avaient bénéficié ces trois dernières années des politiques monétaires ultra-détendues des Etats-Unis, du Japon et de l’Europe, qui ont poussé les investisseurs internationaux à la recherche de rendement de prêter aux états africains.

Les gouvernements de la région ont levé 8 milliards de dollars de fonds en dette souveraine. Mais des pays tels que le Ghana, le Nigeria, le Kenya ou le Sénégal craignent désormais le resserrement attendu de la politique monétaire américaine, qui pourrait inverser les flux de capitaux hors des pays émergent.

« Les marchés pionniers de la région doivent renforcer le cadre des politiques publiques pour garantir que l’accès aux marchés de capitaux ait un effet bénéfique », c’est-à-dire mieux surveiller les flots de capitaux et mettre en place des outils permettant de limiter les impacts des flux et reflux d’investissements trop marqués, a estimé Antoinette Sayeh, directrice du département Afrique du FMI.

L’institution de Bretten Woods s’inquiète surtout du creusement des déficits extérieurs courants depuis 2008, généralement lié à l’augmentation de l’investissement mais aussi parfois à une diminution de l’épargne. « Dans la plupart des pays, ces déficits ont été financés essentiellement par l’investissement direct étranger, sans alourdir l’endettement extérieur », d’autant que l’argent a été relativement bon marché après la crise mondiale, a-t-elle noté.

Le ralentissement économique en Chine et une politique moins accommodante de la Réserve fédérale américaine commencent à rendre les investisseurs plus prudents, et le robinet pourrait se tarir. L’Afrique subsaharienne devrait connaître une croissance de 5,0% en 2013 et 6,0% en 2014 grâce notamment à une forte demande intérieure, selon le FMI.