Santé
Pour éviter un surdiagnostic et des surtraitements du cancer de la prostate, un nouveau test urinaire vient d’être mis au point. Le Mi-Prostate ScoreTest (MiPS) désormais disponible aux Etats-Unis permet une détection précoce et précise de ce cancer.
Selon le magazine Top Santé qui a relayé cette nouvelle ce nouveau test vient combler une lacune qu’accusait test PSA, à savoir le manque de spécificité dans la détection du cancer de la prostate.
En effet, le dépistage du cancer de la prostate repose aujourd’hui sur le dosage dans le sang d'un marqueur spécifique d'un dysfonctionnement de la prostate, appelé PSA. Les niveaux de PSA sont élevés en cas de cancer de la prostate mais aussi lors de nombreuses affections non cancéreuses comme l'hyperplasie bénigne de la prostate.
« Le test PSA doit être utilisé en complément à des tests cliniques et sur des groupes plus ciblés. Car il y a beaucoup de conséquences négatives des faux-positifs qui vont obliger le patient à des tests diagnostiques inutiles, biopsies ou à des traitements prescrits pour des cancers peu agressifs et peu liés à des décès. Nous avons besoin de nouveaux outils pour aider les patients et les médecins à prendre de meilleures décisions quand le taux PSA sérique est élevé. Mips contribue à cela », a rappelé Scott Tomlins, professeur adjoint de pathologie et d'urologie à l'Université de Michigan, cité dans le magazine.
L’on souligne que Mips est un test plus spécifique pour éviter un surdiagnostic et des surtraitements qui constituent un vrai problème de santé publique. Il a été validé par les chercheurs sur près de 2 000 échantillons d'urine. Ce nouveau test s’est révélé significativement plus précis que le test PSA seul pour détecter une tumeur à haut ou faible risque.
« Ce test de combinaison, a explique Scott Tomlins, n'est pas conçu pour dire absolument lors du diagnostic si un homme a un cancer agressif de la prostate, mais il peut fournir une estimation plus précise de la probabilité d'avoir un cancer et savoir si ce cancer est agressif ».
Concernant le surdiagnostic et des surtraitements du cancer de la prostate, l’on rappelle, en effet, que des travaux menés par Cyrille Delpierre de l’Institut national de la santé et la recherche médicale (Inserm) publiés dans la revue Cancer epidemiology ont prouvé l'ampleur du surdiagnostic et du surtraitement potentiel et réel pour le cancer de la prostate en France. Ces surtraitements entraînent des effets indésirables lourds comme l’impuissance ou l’incontinence.
Cette étude a révélé que « 9,3% à 22.2% des patients atteints de tumeurs au stade T1 étaient sur-traités. Soit entre 7,7% et 24,4% des patients ayant subi une ablation de la prostate, et entre 30,8% et 62,5% de ceux recevant une radiothérapie. Et 2% des patients atteints de tumeurs au stade T2 étaient sur-traités soit 2% des patients ayant subi une ablation de la prostate et 4,9% de ceux recevant une radiothérapie».
Ce nouveau test pourrait donc combler un vrai besoin dans le diagnostic et l’évaluation de la maladie, indique-t-on.
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