JB Ewanga : « L’utilisation de la machine à voter doit faire l’objet d’un consensus »

Il est temps de dissiper les malentendus concernant le mode de scrutin envisagé par la Ceni. Car, l’utilisation de la machine à voter est encore controversée au sein de la classe politique. Faudra-t-il que les violons s’accordent entre la Centrale électorale et les acteurs politiques pour éviter le désordre.

Ce mardi 20 mars 2018, le député national et secrétaire exécutif de l’Alternance pour la République (AR), Jean-Bertrand Ewanga, est monté au créneau en vue de recadrer la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) concernant l’utilisation de la machine à voter. L’élu de Mbandaka a déclaré que la Ceni n’est pas un acteur politique. Son indépendance réside en l’organisation technique des élections. Elle ne peut pas se substituer aux acteurs politiques. Il estime que s’il faudrait utiliser la machine à voter, cela doit faire l’objet d’un consensus.

Avant de souligner que personne ne connaît le sort réservé à toutes les machines dans l’arrière Congo suite aux cas d’insécurité. Jean-Bertrand Ewanga prévient que vouloir décider unilatéralement l’usage de la machine à voter, la Ceni risque d’entretenir un désordre sans lendemain au pays.

« C’est du désordre qui est monté. La Ceni veut créer un flou inutile. Elle veut créer des troubles inutiles. Il ne faut pas devenir spécialiste en ces choses là. Je crois que nous devons continuer la pression pour que les organisations de vote se fassent en secret dans l’urne », a-t-il prévenu.

« L’EXPÉRIENCE A ÉTÉ DÉPLORABLE DANS D’AUTRES PAYS CIVILISÉS »

Eu égard à ce qui s’est passé sous d’autres cieux, l’utilisation de la machine à voter ne donne aucune garantie pour la tenue d’élections libres, démocratiques, transparentes, apaisées et crédibles. « C’est pour la première fois que la RDC veut expérimenter cette opération », a-t-il déploré.

Pour le secrétaire exécutif de l’AR, l’expérience concernant la machine à voter a été déplorable dans d’autres pays civilisés. « Il ne faudrait pas que nous soyons un laboratoire ici en RDC. Ce que la Ceni cherche ce sont des troubles au pays. Les machines auront des problèmes dans l’arrière pays. Il y aura des problèmes. Personne ne va l’accepter. J’ai fait une proposition à la Ceni en disant que devant le gros cahier qu’elle nous a présenté sur la ville de Kinshasa où il y a trop de gens. Nous pouvons utiliser la machine à voter dans des villes telles que Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Mbuji-Mayi, Kananga, Matadi, Goma, Bukavu », a-t-il indiqué.

Préoccupé, Jean-Bertrand Ewanga soutient qu’on peut utiliser la machine là où il y a dix à huit sièges, on peut utiliser la machine à voter le même jour. C’est une possibilité. Mais le Congo, ce n’est pas deux heures d’avion d’ici Goma. « Vouloir étendre ça partout, nous risquons de sortir avec un fiasco. Les élections peuvent être sources du désordre au pays », a-t-il fustigé.

Pour rappel, le Parlement avait déjà levé l’option selon laquelle l’utilisation de la machine à voter n’était pas indiquée pour les échéances électorales prochaines. A cause d’une mauvaise expérience faite dans des pays où cet outil informatique a été utilisé. Curieusement, la Ceni relance le débat sur cette question supposée bouclée par le Parlement. D’aucuns s’interrogent là où veut en venir la Centrale électorale. Pour certains analystes, la Ceni est en train de multiplier des stratagèmes pour tirer les choses en longueur.