Politique
Après celles du dimanche 31 décembre 2017 et du dimanche 21 janvier 2018, les laïcs catholiques annoncent une nouvelle marche pour le dimanche 4 février 2018. A l’instar de deux premières, cette troisième manifestation aura la même exigence, à savoir l’application stricte de l’Accord du 31 décembre 2016 appelé à régir une période de transition de 12 mois qui aurait dû s’achever en décembre 2017, avec une passation civilisée de témoin entre le président sortant et son successeur issu des urnes.
A dire vrai, ce n’est pas une surprise pour les observateurs qui avaient déjà entendu des leaders laïcs catholiques, notamment Thierry Nlandu, Isidore Ndaywel et Léonie Kandolo marteler, après les « journées noires » précitées, qu’ils ne baisseraient les bras que lorsqu’auront été remplis tous les préalables indispensables à l’organisation d’une transition apaisée et d’élections démocratiques, à savoir la libération des prisonniers politiques et d’opinions, le retour au pays et en personnes libres d’opposants en exil, la réouverture des médias fermés, la fin du dédoublement des partis politiques, la restructuration de la CENI, l’engagement du Chef de l’Etat à ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle, etc.
Ainsi donc, la guerre est devenue totale entre l’Eglise catholique, qui soutient sans réserve ses laïcs, et le gouvernement congolais, qui l’accuse d’avoir dérapé de sa mission d’évangélisation et de prendre partie en faveur d’un camp politique. A en croire des sources proches du Comité Laïc de Coordination, initiateur des actions de contestation contre le pouvoir en place, le modus operandi du 4 février 2018 va être la copie conforme de celui mis en œuvre le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018. Il va s’agir, une fois de plus, pour les chrétiens catholiques et toutes les forces politiques et sociales qui se mobilisent pour le respect de la Constitution et de l’Accord du 31 décembre 2016, de participer aux cultes dominicaux dans les paroisses de leur choix, de se munir de bibles, capelets, rameaux et crucifix.
Au sortir des messes, des consignes précises leur seront données pour des marches pacifiques : pas d’injures ou provocations, ni de pneus brûlés, ni d’actes de violences, ni d’affrontements avec les forces de l’ordre et de sécurité, etc.
Cette nouvelle marche peut paraître, après les répressions violentes des deux premières, les morts, les blessés et les arrestations y enregistrés, comme un défi des laïcs catholiques à l’endroit du pouvoir en place, au regard de l’impressionnant déploiement des troupes de l’armée et de la police ainsi que des matériels d’intervention ( véhicules de transport de troupes, camions porteurs de citernes d’eau chaude, gaz lacrymogènes, fusils d’assaut, balles réelles comme en caoutchouc, cagoules, etc) pour faire échec à leur initiative. Face d’une part à la détermination des chrétiens catholiques et leurs « alliés naturels » à marcher dans les rues de Kinshasa et des provinces (leaders et militants de l’opposition,
activistes des droits humains, chômeurs, pauvres, sans-abri, enfants de la rue, étudiants, fonctionnaires clochardisés et autres exclus de la société) et d’autre part aux ordres permanents d’attaque et de tirs qui semblent avoir été donnés aux hommes en uniforme, une nouvelle page noire de l’histoire de la RDC est en chantier.
Un grand fossé sépare désormais l’Eglise catholique et le pouvoir en place à Kinshasa depuis que, à deux reprises, le Clergé catholique a enregistré des attaques systématisées des policiers et militaires armés jusqu’aux dents sur des paroissiens, des religieux et religieuses ainsi que la profanation des lieux de cultes. Cette fracture va d’autant grandissante que le gouvernement ne cesse de saluer, à chaque occasion, le « professionnalisme » des forces de l’ordre et de sécurité, dont la mission fondamentale est de prévenir des atteintes à l’ordre public et de rétablir le calme en cas de trouble.
Tout est à craindre pour la journée du dimanche 04 février 2018 si les laïcs catholiques reçoivent, aux quatre coins du pays, des « renforts » des millions des laissés pour compte de la société congolaise et si les forces de l’ordre, comme par le passé, s’illustrent par l’usage incontrôlé des matraques, gaz lacrymogènes et gâchettes de leurs armes.
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