Société
Selon ce mouvement syndical, le Gouvernement a agi de manière unilatérale, alors qu’il avait promis d’indexer les salaires des enseignants au taux de 1 452 FC
Le Syndicat des Enseignants du Congo (SYECO) a exprimé, jeudi 17 août, son manque d’enthousiasme face à la décision du Gouvernement de la RD Congo d’ajouter une somme de 20 000 FC au salaire de chaque enseignant prestant dans le secteur public. Le SYECO s’est ainsi exprimé lors d’un entretien avec la presse, dans son siège national sis avenue Doruma, quartier Matonge, commune de Kalamu.
De son avis, le Gouvernement a pris cette décision de manière unilatérale, au moment où les enseignants s’attendaient à le voir indexer leurs rémunérations au taux de 1 452 FC, comme promis par le Premier ministre Bruno Tshibala, lors de son discours d’investiture prononcé devant les députés nationaux.
Le SYECO estime que l’exécutif national n’a pas tenu parole et que cet ajout n’est qu’un trompe-l’œil. Il trouve, néanmoins, prudent que les enseignants prennent cet argent, mais décide de maintenir la pression jusqu’à la satisfaction totale de la revendication mentionnée dans la Déclaration de son assemblée générale d’évaluation organisée vendredi 11 août dernier.
Dans cette Déclaration, le SYECO a tiré une sonnette d’alarme en rapport avec la situation chaotique des enseignants. Il a demandé au Gouvernement de la République de « majorer sans atermoiements les salaires des enseignants en fonction du coût actuel de la vie, en accroissant l’enveloppe salariale dès la paie du mois d’août (en cours). Dans le cas contraire, les enseignants affiliés au SYECO ne reprendront pas le travail à la rentrée (scolaire) prévue le 4 septembre 2017 ».
Suppression de la prise en charge des enseignants
Le SYECO a invité, dans la même Déclaration, le Gouvernement à majorer également les salaires de tous les agents des services publics, qui sont aussi parents d’élèves, précisant que « la présente Déclaration vaut préavis, en attendant la convocation d’une assemblée générale de décision ». Par ailleurs, le SYECO a profité de l’entretien avec la presse pour insister sur la suppression de la prise en charge des enseignants par les parents d’élèves.
Il a qualifié cette pratique de « machine de corruption collective qui a pris en otage toute la jeunesse du Congo démocratique et débarrasse le pouvoir en place de ses obligations. Sous cet aspect, le SYECO a demandé à l’église catholique qui, de son avis, avait proposé en 1992 ce système au régime de feu le Maréchal Mobutu, d’œuvrer pour sa suppression « car, c’est un système dangereux pour la jeunesse congolaise ».
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