Société
L'opposition au président Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC) a testé mardi sa capacité de mobilisation avec une journée "ville morte" diversement suivie, première d'une série d'actions pour tenter d'obtenir le départ du chef de l'État. A la veille de ces deux journées mardi et mercredi, les autorités avaient demandé aux opérateurs de téléphonie mobile de restreindre les échanges d'images sur les réseaux sociaux, alors que des violences meurtrières ont éclaté lundi à Kinshasa.
La lettre a été rédigée à la veille des deux journées "ville morte", mardi 8 et mercredi 9 août, organisées à l'appel de l'opposition, qui demande la publication d'un calendrier électoral et le départ du président Joseph Kabila. Mardi matin, l'activité tournait au ralenti dans la capitale Kinshasa. Les bus des transports publics étaient vides, alors qu'ils sont bondés à pareille heure en temps ordinaires, selon un journaliste de l'AFP. La plupart des boutiques étaient fermées dans le quartier commercial de la commune de Limete, de même que les banques, selon cette même source.
Kinshasa au ralenti
Les boulevards de la capitale ont été quasiment vides ce mardi 08 août 2017. (© Poly Muzalia/BBC)
L'activité tournait au ralenti mardi matin à Kinshasa, la capitale, et à Goma, grande ville de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), après un appel à la grève générale lancé par la principale coalition de l'opposition, a rapporté le correspondant d’Anadolu.
Jusqu’à 11 heures, heure locale, les commerces étaient encore fermés à Kinshasa alors que les moyens de transports en commun étaient rares sur les grandes artères. Ce qui est interprété pour certains comme un appel à la ville morte décrétée par le Rassemblement des forces politiques et sociales aquises au changement (opposition). Du côté du pouvoir, on soutient que les commerces n'ouvrent pas parce que les propriétaires craignent d'éventuelles représailles de la part des "inciviques".
Ville morte: les commerces sont restés fermés à Kinshasa. (© Poly Muzalia/BBC)
Les deux tiers des commerces étaient fermés, de même que les banques, ont constaté des journalistes de l'AFP. La circulation dans la mégapole aux dix millions d'habitants était plus fluide qu'un jour de semaine ordinaire et les bus des transports publics moins bondés qu'à l'accoutumée, sous l'œil d'une importante présence militaire et policière.
"Tout est fermé. La ville est paralysée. C'est pour que (le président de la Commission électorale) Corneille Nangaa sorte un calendrier global pour les élections", a déclaré à l'AFP un Kinois, Kiki Kalombo.
Les provinces aussi au ralenti
Motivé par la recrudescence de l'insécurité, le mot d'ordre du Rassemblement semble avoir été suivi dans la ville de Beni. (© Delphin Mupanda/mediacongo.net)
A Lubumbashi (sud-est), capitale économique aux quatre millions d'habitants, le grand marché aux poissons était fermé après des incidents impliquant des jeunes manifestants dispersés par la police et l'armée. Dans les autres quartiers, le chef-lieu du Katanga présentait un aspect ordinaire.
"La politique des villes mortes n'a jamais donné les résultats escomptés. Mon commerce est fermé. J'ai perdu des clients. L'économie du pays est par terre", affirme Alexandre, propriétaire d'un dépôt de poisson, qui préférerait un "homme fort" pour faire partir le président Kabila.
A Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l'est du pays, sous tension depuis vingt ans, un déploiement important de la police anti-émeute était visible aux grands carrefours, selon un correspondant de l'AFP. Quelques dizaines de jeunes ont tenté de bloquer les rues avec des pierres.
Motivé par la recrudescence de l'insécurité, le mot d'ordre du Rassemblement de l'Opposition de Beni semble avoir été suivi dans cette ville du Nord-Kivu. Les commerces sont restés fermés - même si certains opérateurs économiques se sont tenus devant leurs portes de boutiques - et la circulation des véhicules a été timide.
A Uvira (Sud-Kivu), selon Radio Okapi, aucune moto, ni véhicule n’a été aperçu sur les grandes artères de la ville depuis la matinée. Seuls les véhicules de la police faisant des patrouilles diurnes dans certains ponts réputés chauds de la ville ont été signalés. Par ailleurs, ajoutent ces sources, la plupart des commerces, banques et représentations des télécoms étaient fermés jusqu’à la mi-journée.
A Kananga, principale ville du Kasaï, région qui subit des violences depuis un an et fief de l'opposition, les banques, stations-service et commerces fonctionnaient normalement, selon un autre correspondant de l'AFP. La vie était également normale à Bukavu (Sud-Kivu) et Kisangani, grande ville du nord-est.
A la veille de ces deux journées, et après les violences lundi dans la capitale, les cinq opérateurs de téléphonie mobile ont été priés de prendre des "mesures techniques préventives susceptibles de réduire au strict minimum la capacité de transmission des images" sur les réseaux sociaux.
Une lettre de l'Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC) énumère 18 réseaux sociaux concernés dont Facebook, Whatsapp, Twitter, Google+, le réseau professionnel LinkedIn, le site de rencontres Badoo..."Vous recevrez, par la même voie, instruction de revenir à la normale dès que possible", conclut le courrier.
Lundi, des violences ont fait au moins douze morts par "balles perdues" dans plusieurs quartiers de Kinshasa, d'après la police qui a accusé un mouvement politico-religieux hostile au président Joseph Kabila. Trois autres morts ont été enregistrés dans la province du Kongo central (ouest), selon la presse kinoise.
Au pouvoir depuis 2001, le président Kabila doit, selon l'actuelle Constitution, quitter le pouvoir après son deuxième mandat qui pris fin le 19 décembre dernier.
Des élections devaient avoir lieu d'ici fin 2017, d'après un accord pouvoir-opposition du 31 décembre 2016. Le Premier ministre Bruno Tshibala a déclaré samedi que le "cap est mis" sur les élections, sans préciser de date. La Commission électorale (Céni) a indiqué que les violences au Kasaï retardent le recensement complet des quelque 45 millions d'électeurs potentiels.
Les deux journées "ville morte" ont été organisées par le Rassemblement de l'opposition, qui prévoit aussi des réunions publiques le 20 août et des appels à la désobéissance civile à partir du 1er octobre.
L'instabilité politique en RDC, géant au cœur de l'Afrique (70 millions d'habitants, 2,3 millions de km2, neuf frontières), inquiète la communauté internationale.
Un haut responsable de l'Onu a rencontré lundi à Kinshasa une délégation du gouvernement. Les Nations unies étudient avec Kinshasa les moyens d'aller rapidement vers des élections, selon ce haut responsable, le sous-secrétaire aux opérations de maintien de la paix, El Ghassim Wane, cité sur le site de la radio onusienne Okapi.
Des dizaines de personnes, dont des journalistes, avaient été interpellées le 31 juillet lors d'une journée de mobilisation à l'appel notamment du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), qui s'était traduit par des rassemblements de quelques dizaines de personnes.
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