Société
La République démocratique du Congo est, une fois de plus, au cœur de l’actualité. Cette fois, il ne s’agit pas de massacres en série dans un coin perdu du territoire national, encore moins d’un viol collectif dans les collines de l’Est, c’est plutôt l’arraisonnement par les autorités maritimes turques d’un navire battant pavillon congolais. Ce qui pourrait paraître anodin, vu la grande affluence des navires sur les eaux internationales. Le drame est qu’à bord de ce navire, les gardes des côtes turcs ont saisi un lot important d'héroïne !
Les forces de sécurité turques ont arraisonné un navire qui battait pavillon congolais (RDC), le Commander Tide, avec 9 membres d’équipage à bord. Le navire, qui croisait dans les eaux internationales, aux larges des eaux turques, dissimulait dans des compartiments secrets plus d’une tonne d’héroïne (1.071 kilos, très précisément, pour une valeur estimée à 57 millions de dollars), ce qui représente une des plus importantes prises des forces de sécurité turques.
L’opération a été lancée après que la police anti-drogue turque a reçu un « tuyau » des services anglais sur le navire Commander Tide et sa précieuse cargaison, ont expliqué les autorités turques sans plus de détails.
Voilà l’image de la RDC qui est écornée. A Kinshasa, les autorités ont vite fait de démentir. Mais, le mal est déjà fait. En ce temps de nouvelles technologies de l’information et de la communication, la nouvelle a fait le tour du monde. A travers le monde, la RDC est désormais présentée comme une plaque tournante du commerce international de stupéfiants.
Certes, les autorités congolaises ont, dans un communiqué officiel, rejeté en bloc cette accusation. A Kinshasa, on estime qu’« il s’agit vraisemblablement d’un des bateaux battant frauduleusement pavillon congolais ». Dans le même communiqué, on rappelle que « les autorités congolaises ont dénoncé ces pratiques depuis plusieurs mois et en ont informé tant Interpol que l’Organisation maritime internationale (OMI) ». C’est dire qu’à Kinshasa, les faits sont avérés.
En effet, Kinshasa était au courant d’une opération sale qui ternit encore l’image de la RDC. Mais, les autorités se sont tues jusqu’à ce qu’un incident survienne le 2 mai 2017 sur les eaux internationales turques.
Une enquête pour établir toutes les responsabilités
Les forces de sécurité turques ont arraisonné le Commander Tide, un navire qui battait pavillon congolais (RDC), avec 9 membres d'équipage à bord.
Au-delà d’une simple mise au point, Kinshasa doit tout mettre pour laver l’opprobre dont s’est couvert le pays. C’est non seulement son
image qui est mise en cause mais aussi sa crédibilité internationale. Dans une Turquie qui a la réputation d’être une des principales routes de la drogue entre l’Afghanistan et l’Europe, tout peut arriver. Tout est possible.
Et même, dans l'hypothèse d’une connexion éventuelle entre la mafia et certains cercles de pouvoir à Kinshasa, il y a lieu de se demander qu’elle est cette autorité politique ou militaire qui serait tentée de prendre un aussi grand risque tout en sachant que ce business, quoique juteux, a aussi son revers ? Si certains, ailleurs, s’en sont tirés à bon compte, l’expérience parait pour le moins périlleuse avec le risque d’en sortir perdant.
A ce propos, une enquête est nécessaire pour établir toutes les responsabilités. Au départ, ce sont les autorités du ministre des Transports et Voies de communication qui sont visées avant de remonter la filière. De son côté, le procureur général de la République a mis en place une commission pour faire la lumière sur ce qu’il qualifie de « pratiques frauduleuses » très prisées par la haute mafia internationale. La balle est donc dans le camp de l’Interpol qui s’est déjà saisi du dossier dans l’optique de découvrir le pot aux roses.
Des têtes devraient tomber. Comment des étrangers pouvaient se retrouver en possession des documents officiels de transport maritime de la RDC sans qu’ils y aient bénéficié des complicités au niveau de l’administration ? Sur le dos de qui peut-on mettre ce qui est présenté comme la plus grande prise opérée conjointement par les forces navales turques, les garde-côtes et les forces spéciales de la province de Mersin ? Une question qui taraude bien des esprits au regard des pistes qui se présentent, les unes aussi plausibles que les autres.
On attend de voir le gouvernement châtier. C’est ainsi que le monde comprendra que la RDC n’est pour rien dans cette affaire de navire saisi en Turquie avec à son bord une cargaison de cocaïne. Dossier à suivre...
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