Société
L’affaire des enregistrements téléphoniques de Clément Kanku va-t-elle tourner au bras de fer entre le député et les autorités congolaises ? Au regard de l’évolution de la situation, elle semble en prendre le chemin. En témoignent deux séquences pouvant déjà illustrer la tension ambiante entre l’ancien ministre du Développement et ses touts récents alliés du Gouvernement.
C’est le Procureur général de la République Flory Kabange Numbi, souvent critiqué de ne rien faire lorsqu’ il s’agit des scandales touchant le Pouvoir, qui a lancé les hostilités le premier aux environs de midi, mardi, en annonçant qu’il venait d’ouvrir une enquête à la suite des révélations desdits enregistrements sonores par le New York Times « pour en savoir un peu plus », a-t-il expliqué tout en prévenant que si, à l’issue de l'instruction, il avait la conviction que les faits reprochés au député étaient établis, il serait alors obligé de l’inculper de « participation à un mouvement insurrectionnel, des assassinats, incendies volontaires, destruction méchante et association de malfaiteurs ».
Autrement dit, le risque de lourdes peines et la fin annoncée de la carrière politique de celui qui a été un temps vice-gouverneur de la province meurtrie du Kasaï central. Seulement voilà. Alors même que cette instruction n’a pas encore commencé et que rien, ni sa conversation téléphonique avec un Kamwena Nsapu, n’établit à l’heure actuelle son éventuelle culpabilité, Clément Kanku n’a plus droit à la parole. Sa conférence de presse, prévue dans la foulée des annonces du Procureur général, a été interdite avec un déploiement massif de la police sur le lieu où il avait convoqué les journalistes, au motif qu’il n’aurait pas reçu les autorisations.
C’est finalement, par un communiqué, que l’ancien ministre s’est exprimé pour réfuter « totalement » toute implication dans les actions criminelles au Kasaï. Tandis que ses avocats s’interrogent déjà sur la validité même de ces enregistrements par lesquels tout a basculé.
En tout cas, que ce soit, pour Kanku ou pour le pouvoir public, c’est une grosse épine dans leur pied, qu’ils vont chacun devoir enlever avec munitie au risque de se fracasser la chaussure. Étant donné que le spectacle offert par ce coup de fil macabre a mis en lumière le sens machiavélique que ceux qui sont censés protéger les gens se font de la vie humaine.
La guéguerre à laquelle se livrent les deux camps avant même le début d’un procès ne peut que contribuer à démultiplier les interrogations déjà nombreuses que se posent les Congolais dans cette ténébreuse affaire.
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