Provinces
Au vu des actes de terreur innommables dont la CENI est la cible, la résolution du Conseil de sécurité sonne comme un déni des réalités. Le Conseil de sécurité des Nations unies se dit préoccupée par l’évolution de la situation politique en RD Congo. Dans une déclaration faite à la presse hier dimanche 7 mai, l’Organe de prise de décision de la plus grande Organisation de la planète, y est allé de sa propre lecture.
Le plus important à retenir, c’est que le Conseil de sécurité demande de nouveau, " la mise en œuvre sans délai de l’Accord du 31 décembre 2016, en toute bonne foi et dans son intégralité, afin que soient organisées au plus tard en décembre 2017, des élections crédibles et inclusives qui se déroulent dans le calme et en temps voulu ". C’est-à-dire dans les délais.
Du début à la fin de sa Déclaration, le Conseil de sécurité des Nations Unies ne soulève pas un nouvel aspect de l’actualité en RD Congo. Dans son décryptage, le Conseil part de la nomination du nouveau Premier ministre le 7 avril dernier, de la déclaration de l’épiscopat rd congolais, le 20 du même mois. A cela s’ajoutent la violence dans la province du Kasaï, la violation des droits de l’homme et d’atteintes de ces droits dans cette région en proie aux exactions des terroristes estampillés Kamwina Nsapu.
A priori, il n’y aurait peut-être plus à redire sur les préoccupations profondes du Conseil de Sécurité de l’Onu, dès lors qu’elles reposent sur des faits dont la plupart sont connus de tous. Que le Conseil de sécurité demande aux dirigeants congolais d’organiser les élections inclusives et dans le délai, cela procède de la volonté de renouveler les institutions du pays, réputées toutes fin mandat depuis décembre 2016.
Tout le problème cependant, comment peut-on demander à la RD Congo d’organiser des élections inclusives et dans le délai, quand on sait que la situation sécuritaire demeure assez précaire et même préoccupante dans l’espace Kasaïen et le Grand le Nord du pays ? En l’occurrence le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Alors, si la donnée " délai " constitue une variable indépendante, alors on devrait opérer un ultime choix. Soit, aller aux élections seulement avec les provinces du pays vivant en paix, et donc sans le Kasaï, soit aller aux élections avec tous les Congolais. Au cas où ce serait la deuxième hypothèse qui passe, alors on devrait penser aux préalables. Le plus essentiel est de pacifier les zones de troubles. Pour le coup, l’espace Grand Kasaï.
Quand la CENI paye un lourd tribut
Organiser des élections inclusives en RD Congo rentre dans l’ordre naturel des choses. Le contraire serait une manière de priver certains Congolais de jouir de leurs droits civils. Ce qui serait une atteinte aux droits et libertés garantis dans la Constitution en vigueur. Cependant, il est noté que la tenue des organisations dans les délais et dans le contexte présent du pays, risquerait d’empêcher des millions de Congolais de ne pas choisir librement leurs dirigeants. Il s’agit, pour ne pas les citer, des compatriotes du Grand Nord et de l’espace Grand Kasaï.
Toutefois, il convient de relever que la situation dans les deux provinces à problème ne se ressemble pas. A Beni, par exemple, les miliciens ont un côté quelque peu « civique ». Selon des informations concordantes, ces forces centripètes ne s’en sont pas pris aux équipes de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), lors de récentes opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs dans cette partie du pays. Bien au contraire. L’on apprenait que les miliciens opérant dans le territoire de Beni, avaient plutôt créé une sorte de "couloir humanitaire", justement pour permettre à la Centrale électorale de se déployer. C’est ce qui avait donc permis à la Ceni de travailler "normalement" dans ce coin du pays, bien qu’en proie à de l’insécurité.
Par contre, dans le Grand Kasaï, les informations ne sont guère enchanteresses. La Ceni y est comme la cible privilégiée des terroristes timbrés Kamwina Nsapu. Et donc, elle paye un lourd tribut dans cette partie du pays. En témoigne l’assassinat, le 3 avril dernier, du chef d’antenne de la Ceni à Dekese, M. Philippe Iyidimbe par des miliciens Kamwina Nsapu alors qu’il se rendait à Tshikapa pour y former des techniciens logisticiens. Comme si ce meurtre de trop ne suffisait pas, les mêmes terroristes Kamwina Nsapu ont enconre fait parler d’eux, en décapitant, le 30 avril dernier trois inspecteurs de l’Enseignement primaire et secondaire (EPS). Les victimes convoyaient des malles contenant des items de dissertation et de l’Oral de français, comptant pour les épreuves de la Session extraordinaire de l’Examen d’Etat, édition 2016-2017. Les faits, faut-il le rappeler, s’étaient passés dans le village de Kafuba, territoire de Kazumba, situé à quelque 140 Km de la ville de Kananga, capitale de la province du Kasaï central.
Fort de ce tableau sécuritaire sombre, le bon sens admet que l’on évite de faire pression sur la Ceni, d’autant plus qu’il s’agit des hommes et des femmes sans aucune défense, et incapables de résister à l’attaque des miliciens. Faire la pression sur la Ceni laisse à croire que c’est elle qui traine les pieds. Et pourtant ! La preuve est que Corneille Nangaa et toute son équipe ont réussi à identifier et à enrôler plus de 22 millions d’électeurs.
Ce, malgré de nombreux écueils de tous ordres. Et donc, au stade actuel, ces chiffres peuvent être considérés comme un record. Un véritable challenge que la Ceni aura gagné haut la main, quand on sait que les mêmes opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs doivent se poursuivre dans le reste des provinces, à savoir la ville de Kinshasa, le Kongo central, l’ex-province du Bandundu et les deux Kasaï. Pourvu que des efforts y soient entrepris pour éradiquer l’insécurité consécutive à l’activisme des terroristes se réclamant abusivement de Kamwina Nsapu. Tout bien considéré, à ce stade nombre d’observateurs estiment que la Ceni a rempli sa part de contrat.
De ce tout ce qui précède, la problématique initiale demeure. Comment tenir les élections inclusives dans le délai, en incluant le Kasaï, si la terreur n’y est pas enrayée ? Et, dire que l’élimination de l’insécurité dans cette partie du très vaste territoire rd congolais n’incombe pas à la Ceni. Et donc, il appartient à toutes les structures ayant les moyens coercitifs nécessaires, de mettre fin à cette situation, Ô combien précaire.
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