CNSA, Gouvernement et élections. Arrangement particulier : tous les mystères dévoilés !

Texte relooké et médiateurs refaçonnés, l’annexe de l’Accord de la Saint Sylvestre a, finalement, été ratifié au Parlement, le jeudi 27 avril 2017. Sans la CENCO et le Rassemblement de Limete, ce que les uns considèrent comme un arrangement particulier, d’autres le qualifient de dérangement particulier, a bel et bien été signé.

Sur fond de ces controverses, les ténors du Rassemblement et ceux de la mouvance ont repris une des plus vieilles habitudes de la scène politique congolaise. A savoir qu’ils se traitent mutuellement, par voie de presse, de tous les noms d’oiseaux. Un fait demeure, tout de même. Le document scellé au Palais du Peuple ouvre au milieu de ces tumultes, la voie à la venue du Gouvernement Tshibala. Que dit ce dernier sur la composition, la taille et les profils des ministrables pour le Gouvernement Tshibala ? Quid de la succession d’Etienne Tshisekedi à la tête du Conseil National de Suivi de l’Accord ? A quand les élections ? Qu’en est-il des dialogueurs non signataires ? Décryptage !Format

Le consensus trouvé au Centre Interdiocésain ne sera pas bougé quant au format du Gouvernement de transition. Ainsi, le nombre des postes à pourvoir demeure de 53 en plus du Premier Ministre, lui-même. Les contraintes économiques auxquelles le pays est confronté pour le moment n’ont certainement pas aidé à élargir la marmite pour satisfaire les appétits. Car, en effet, dans le cadre des consultations de Bruno Tshibala, une véritable ruée diurne et nocturne a été observée. Hélas ! Vu le maintien du quota de 54 individus, même s’il y a eu beaucoup d’appelés pour prendre part à l’Exécutif, des fins observateurs alertent déjà qu’il y aura peu, si pas trop peu d’élus. Par ailleurs, dans le choix des individus, selon l’arrangement particulier,  la représentativité des provinces, l’inclusivité et la représentativité politique ainsi que la représentativité des femmes et jeunes devront être de rigueur. Il sied d’épingler, au passage, que l’équipe que devra chapeauter Bruno Tshibala va comporter des Vice-premiers Ministres et des Ministres d’Etat. C’est là, une nouvelle trouvaille puisque aux discussions directes, ce point n’avait pas été clairement adopté.

Mission

La principale mission de ce prochain Gouvernement sera, c’est un secret de polichinelle, l’organisation des élections. Dans l’esprit du compromis du 31 décembre, bien que sans chronogramme d’application précise,  les joutes électorales étaient projetées à fin 2017. Le texte signé, le jeudi 27 avril, sous la supervision du tandem Kengo-Minaku, un duo qui rappelle les fameuses concertations nationales, aucune précision n’a été donnée sur ce point chaud. Mais, l’arrangement très particulier clame que l’organisation des élections selon les délais de l’Accord de la Saint Sylvestre, fait partie intégrante de la mission de l’Exécutif. Toutefois, sans chronogramme clair d’activité comment les élections pourront-elles être organisées à temps ? Voilà la préoccupation de certains observateurs.

CNSA et PE

La structure censée veiller à l’organisation des élections, dans sa version requalifiée, c’est le Conseil National Suivi de l’Accord et du processus électoral – CNSA et PE – qui aura 15 membres à son effectif, en plus de son président. Cette dernière place est très convoitée. Trois composantes se ruent là-dessus. Le Rassemblement, le Front pour le Respect de la Constitution et l’Opposition signataire de l’Accord qui veulent tous, en effet, coiffer cette importante structure durant la transition. Le Rassemblement, citant le compromis de la Saint Sylvestre, a toujours réaffirmé que ce poste revenait de plein droit,  après la mort d’Etienne Tshisekedi, à son successeur à la tête du conseil des sages. Mais, même là, avec la tripolarisation de cette plateforme, il n’est pas évident de trancher la question. Pour couper court aux querelles, après validation de leurs mandats auprès de Joseph Kabila, les délégués des composantes devront tabler sur leur tête d’affiche.