Politique
C’est vraiment du lourd, voire de hauts calibres que la Majorité Présidentielle a brandis hier, pour dire toute la vérité à la presse congolaise, au regard des tergiversations maintes fois décriées du Rassemblement.
Le bureau politique de la MP, représenté par Aubin Minaku, Emmanuel Ramazani Shadary, Alexis Thambwe Mwamba, Modeste Bahati, Lambert Mende, Me Nkulu, Adolphe Lumanu, Geneviève Inagosi, André Kimbuta étaient tous là pour éclairer l’opinion tant nationale qu’internationale sur : « d’où venons-nous ? ; Qu’avons-nous fait ?; Quelles sont les concessions faites par la MP et où allons-nous ? ».
C’était sous la modération de l’Ambassadeur André-Alain Atundu. Le Secrétaire général de la Majorité Présidentielle, honorable Aubin Minaku a expliqué que les points d’achoppement, c’est au sujet du mode de désignation du Premier ministre et de la personne qui va présider le Conseil national de suivi de l’accord (CNSA), thème développé par Emmanuel Ramazani Shadary, Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité.
Le rôle de la CENCO ou son mandat dans les jours à venir et les accusations d’illégitimité de toutes les institutions de la République, par Me Nkulu ; Affectation des portefeuilles, par Modeste Bahati , ministre d’Etat en charge de l’Economie; Mesures de décrispation par Alexis Thambwe Mwamba, ministre d’Etat en charge de la Justice.
Kabila a un pouvoir de nomination et non d’entérinement
Premier à prendre la parole, le VPM Emmanuel Ramazani Shadary s’est penché sur la vérité de la MP concernant le mode de désignation et de nomination du Premier ministre, ainsi que la désignation du président du CNSA. Il a expliqué le principe constitutionnel selon lequel le président de la République nomme le Premier ministre au sein de la Majorité parlementaire, avant de démontrer les concessions faites par sa famille politique depuis l’accord de la Cité de l’Union africaine, jusqu’à celui de la Saint-Sylvestre. Selon ces concessions, le Premier ministre doit provenir du Rassemblement, mais les modalités pratiques de la mise en œuvre doivent être fixées par un arrangement particulier.
D’où, la nécessité pour le Rassemblement de proposer trois noms de candidats Premiers ministres au chef de l’Etat, pour lui donner la possibilité d’user de ses prérogatives constitutionnelles. Sinon, si on ne lui présente qu’un seul candidat, c’est comme si on demande au président de la République de prendre acte, en lui privant ainsi de ses prérogatives constitutionnelles.
La MP a démontré que depuis que s’est posée la question du choix du Premier ministre, le Rassemblement n’a convoqué aucune réunion pour discuter de la question, comme si on veut imposer un candidat. Ce qui démontre que le Rassemblement est bloqué, parce que tout est fait sur mesure. Au sujet du poste de président du Conseil national de suivi de l’accord, la MP revient et campe sur ses positions.
« Après discussions, et pour honorer le combat de feu Etienne Tshisekedi, ce poste lui a été accordé intuitu personnae. Et ce poste n’a pas été donné au Rassemblement, mais plutôt au président du CNSA », dit-il. Pour Shadary, la Majorité présidentielle n’est pas demanderesse de ce poste, et elle n’est même pas candidate. Elle veut tout simplement que tout le monde se retrouve pour qu’on aille aux élections.
C’est ici que la MP a rejeté la candidature de Pierre Lumbi, parce que contestée dans son propre camp, n’ayant pas la carrure de Tshisekedi. En plus, la MP ne veut pas donner de prime à la trahison. Sinon, cela tournerait contre elle. « Il faut une personnalité qui a le consensus de tout le monde. Et si la médiation présente ce nom ce soir, c’est un signe de non respect d’une composante, pouvant amener au blocage ».
« Nous pensons que le Rassemblement sera guidé par la raison et qu’il n’y aura pas de blocage. Ceci, parce que les trois noms proviennent du Rassemblement. Et le président de la République consultera le Rassemblement, avant de nommer le Premier ministre. Si le Rassemblement ne revient pas à la raison, il va assumer la responsabilité du retard dans la mise en œuvre de l’accord », répond Shadary.
A la même question, Aubin Minaku a souligné que le dossier est tel qu’il faille beaucoup d’humilité et de respect mutuel. « Il faut beaucoup de respect envers Joseph Kabila qui a un pouvoir de nomination et non d’entérinement. S’il y a un peu d’humilité, l’on ne peut qu’accepter le chemin proposé par le chef », dit-il.
La CENCO dépend du chef de l’Etat de qui elle a reçu mandat
Des évêques membres de la CENCO lors de travaux du dialogue national inclusif à Kinshasa (© Radio Okapi/John Bompengo)
Quid du rôle de la CENCO et l’illégitimité des institutions de la République, thème développé Me Nkulu. A l’en croire, la CENCO est une structure de l’Eglise catholique, qui fait partie des confessions religieuses, qui appartiennent à la société civile. Pour lui, la mission de la CENCO se termine par la signature de l’arrangement particulier. Et ce, même si les parties prenantes ont accepté que la CENCO ait un rôle d’observateur du CNSA.
Par rapport à l’illégitimité des institutions, Mme Nkulu a voulu savoir, qui détient la légitimité ? Qui al confère aux autorités ? Est-ce que le Rassemblement a la légitimité ? Pour lui, l’accord de la Saint-Sylvestre contribue à résoudre un problème politique, mais sans conférer la légitimité. Il n’y a donc pas de confusion entre les effets d’un accord, notamment l’organisation des élections, mais pas la légitimité.
Parce que, est légitime, celui qui a été élu conformément à la constitution et aux lois de la République. De son côté, le Secrétaire général de la Majorité présidentielle affirme que c’est le peuple qui est le détenteur du pouvoir. « Il confère ce pouvoir de vouloir et de faire à un groupe, à travers un soubassement constitutionnel », dit-il, tout en précisant que ce peuple-là a dit qu’au-delà du mandat, il faille attendre un autre élu. Pour lui, l’essentiel ici est d’aller aux élections.
Des mesures de décrispation
Dans ce chapitre, Alexis Thambwe Mwamba qui a loué la volonté du chef de l’Etat d’apaiser le climat, a dit avoir initié trois Ordonnances qui ont permis la libération de plusieurs personnes. Lors des débats, les cas emblématiques, c’est-à-dire, ceux qui étaient en instruction, le PGR a ordonné que les dossiers soient classés pour inopportunité des poursuites. Ceux qui ont été condamnés, ont obtenu la libération conditionnelle.
D’autres cas emblématiques, comme Roger Lumbala, Mbusa Nyamwisi et Moïse Moni Della, de même que Anzuluni, les poursuites ont été abandonnées. Toutefois, le cas Diomi ne rentrait pas en ligne de compte, parce que condamné pour violences sexuelles et crimes de sang. Pendant que Moïse Katumbi et Jean-Claude Muyambo font l’objet des procédures judiciaires.
Tout récemment, explique-t-il, un ambassadeur d’un pays membre permanent du Conseil de sécurité lui aurait remis une liste de 11 noms, qui ont été tous libérés. Quant à Lambert Mende, ministre des Médias intervenant sur le même sujet, a souligné qu’hormis deux cas de stations opérant dans le Katanga et une autre dans le Nord-Kivu qui ont de dossiers judiciaires, toutes les entreprises audiovisuelles ont été rouvertes. Il reste ouvert, a-t-il rassuré, pour toute entreprise ayant fait l’objet d’une mesure conservatoire.
Au sujet de la répartition des ministères, Modeste Bahati a expliqué comment l’on est parti d’un gouvernement à 100% MP, avant de partager le pouvoir avec l’Opposition Républicaine et aujourd’hui, après l’opposition signataire de l’accord de la Cité de l’Union africaine. Aujourd’hui, c’est le cas du Rassemblement, soit de 100% à 36% aujourd’hui.
« Là où nous n’avons pas compris l’attitude du Rassemblement qui, tout en ayant le poste de Premier ministre, veut pratiquement avoir tous les autres postes ministériels importants », dit-il, tout en espérant que les évêques parviendraient à les faire revenir à la raison. De son côté, Adolphe Lumanu a expliqué que l’accord et l’arrangement particulier ont besoin de cinq documents : formation du gouvernement, nomenclature des ministères, attributions des ministères par composantes, répartition des responsabilités au sein du CNSA et le chronogramme. A ce jour, le chronogramme ne peut pas être donné, parce que l’arrangement particulier n’est pas encore signé.
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Quelques membres du bureau politique de la Majorité Présidentielle (© L'avenir)