Provinces
Une commission conduite par des hauts magistrats militaires a été dépêchée dans la région du Grand-Kasaï en vue de vérifier "les faits portés à la connaissance du public" à travers une série de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, annonce un communiqué du gouvernement congolais.
Les autorités de Kinshasa ont fait volte-face ce mercredi 22 février 2017 en annonçant enquêter sur "les faits portés à la connaissance du public" après la diffusion des vidéos "atroces" mettant en cause des soldats congolais dans un massacre.
"À la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux de la vidéo atroce qui défraye la chronique ces jours-ci", le gouvernement annonce dans un communiqué avoir "dépêché immédiatement (au Kasaï-Oriental et au Kasaï-central) une commission conduite par des hauts magistrats militaires en vue de vérifier les faits".
Samedi, après la diffusion d’une première vidéo montrant des hommes en uniforme tirer sur des villageois non armés, ou simplement de lance-pierres ou de bâtons, le gouvernement avait qualifié de "montage grossier" ces images tournées selon un plan séquence unique.
Kinshasa avait réitéré lundi son refus catégorique d'ouvrir une enquête alors que les Etats-Unis, la France, les Nations unies et l'Union européenne pressaient la République démocratique du Congo de faire la lumière sur les crimes que semble révéler cette vidéo.
Sans expliquer sa volte-face, le gouvernement congolais indique qu'il a "le souci d'éclairer l'opinion tant nationale qu'internationale sur les allégations persistantes de violations graves des droits de l'homme attribuées à des éléments des FARDC" (Forces armées de la RDC) "dans le village de Mwanza Lomba", au Kasaï-Oriental.
Appel à témoin
Le gouvernement assure que la commission d'enquête a déjà procédé à un certain nombre d'"interpellations". Il lance par ailleurs un "appel à témoin" afin de recueillir "toute information supplémentaire sur les faits portés à la connaissance du public dans les réseaux sociaux".
A en juger par sa qualité, la vidéo diffusée sur internet semble avoir été tournée avec un téléphone portable par un membre d'une unité de huit soldats en treillis parlant lingala (la langue officielle de l'armée congolaise) et swahili (langue parlée dans l'Est de la RDC).
Elle montre le détachement ouvrir un feu nourri sur un groupe chantant en tshiluba (langue parlée au Kasaï), à quelques dizaines de mètres. Les hommes en uniforme achèvent ensuite leurs victimes, parmi lesquelles trois femmes, et insultent les cadavres avant de se vanter d'appartenir aux FARDC, et d'être en opération à Mwanza Lomba.
D’autres vidéos, également tournées selon un plan séquence unique, ont par la suite été postées sur les réseaux sociaux. Leurs sources n’ont pas pu être identifiées, mais il s’agissait des vidéos filmées en cours d’opération des forces de sécurité congolaise, et certainement à l’aide de téléphone portable. Les éléments en uniformes de la police et de l’armée impliqués parlent en langues congolaises.
Région du centre de la RDC, le Kasaï est le théâtre depuis septembre 2016 d'une rébellion née de la mort, le mois précédent, lors d'une opération militaire, d'un chef coutumier local, Kamwina Nsapu, entré en conflit avec le pouvoir central. Les violences y ont fait au minimum 200 morts depuis septembre.
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