Politique
Petite avancée vendredi soir dans le cadre du dialogue en RDC : les trente-deux représentants de la majorité, société civile et l'ensemble des partis d'opposition se sont mis d'accord sur des mesures de décrispation politique. Avant de suspendre la plénière qui doit reprendre ce matin sur le reste des sujets. Des mesures de sécurité ont été prises à plusieurs endroits de la ville.
Une demande de libération ou d'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre de 254 personnes mais avec une liste de sept personnalités prioritaires, voilà l'essentiel du compromis trouvé hier soir, lors de l'intervention des évêques auprès du chef de l'Etat.
« Il y a 254 personnes qui ont besoin que l'on s'occupe d'elles. On a créé une commission de magistrats qui vont se prononcer là-dessus, nous ne pouvons remplacer les magistrats », détaille Lambert Mende, représentant de la majorité présidentielle.
Une liste de sept personnalités de l'opposition a été soumise au président Kabila par les évêques pour être traitée en priorité. Parmi ces personnes, Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle, mais aussi Jean-Claude Muyambo, le président du parti d'opposition Scode, en prison depuis janvier 2015, ou encore Floribert Anzuluni, membre du mouvement citoyen Filimbi.
Réactions
Pour Me Georges kapiamba "il est impossible de clore les travaux ce samedi 17 décembre 20016. Il avance comme raison le refus de la Majorité et de l’Opposition de faire des concessions. Notamment dans les commissions processus électoral et gouvernance.
« Il y a un blocage totale, même sur des questions essentielles ils ne veulent pas faire des concessions les parties ne s’accordent pas . La MP refuse d’avancer. Nous nous remettons à la médiation pour désamorcer la situation. » a-t-il dit.
De son côté, Maguy Kiala de la société civile signataire du dialogue facilité par Edem Kodjo, s'est montrée optimiste. « Peut-être que ce sont deux pensées qui nous différencient, mais nous sommes tous enfants d'un même pays, et nous sommes tous capables de nous mettre ensemble pour trouver des solutions. Nous l'avons montré. »
Le Rassemblement accepte une transition avec Kabila mais exige que l’actuel Chef de l’Etat dont le mandat constitutionnel expire ce lundi 19 décembre soit dépouillé de son imperium.
« Il reste comme un président “protocolaire” pour une durée ne dépassant pas douze mois afin de faciliter les choses, au nom de la paix. Dans toutes les négociations il y a toujours quelque chose à perdre et quelque chose à gagner.» a dit Jean-Marc Kabund, Secrétaire Général de l’UDPS
Pour Lambert mende « Il faut rester dans les limites de respect de la Constitution. On ne peut pas en même temps prétendre qu’on a fait subir à la nation tous ces problèmes parce que soit disant on tenait à ce que la Constitution soit respectée et in fine venir avec un régime spécial qui n’est pas constitutionnel. Nous voulons rester dans la constitution comme décidé dans l’accord du 18 octobre. Qu’on nous montre en quoi ce schéma n’est pas constitutionnel et alors qu’on s’y attarde en apportant quelques aménagements ».
Inquiétudes des chancelleries occidentales
La course contre la montre est donc engagée d'autant que la perspective du 19 décembre suscite de vives inquiétudes. Il faut dire qu'il y a trois mois, des violences en marge de manifestations anti-Kabila avaient fait une cinquantaine de morts selon l'ONU. Hier, le département d'Etat américain s'est dit « très inquiet de la possibilité de troubles et de violences » dans les jours à venir.
Dernièrement, les ambassades occidentales à Kinshasa ont renouvelé leurs conseils de prudence à leurs ressortissants (lire encadré), incitant à ne pas rester en RDC sauf en cas de nécessité.
Hier soir et ce matin, policiers et militaires étaient très visibles en ville et des checkpoints avaient été installés un peu partout à Kinshasa. Autre signe de fébrilité des autorités, la demande faite aux opérateurs internet de couper les réseaux sociaux à compter de demain soir minuit ou encore l’expulsion hier de deux équipes de télévision belge.
La Belgique appelle ses ressortissants à quitter le pays
L’avis du ministère belge des Affaires étrangères est tombé vendredi soir. La Belgique déconseille à ses ressortissants tout voyage vers la République démocratique du Congo. Et fait plus exceptionnel, elle appelle les Belges à quitter le territoire dès que possible. Il serait quelque 4 000 citoyens à séjourner actuellement au Congo, donc 2 500 qui vivraient dans la capitale.
Les autorités belges craignent un regain de violences à l’approche de la date de fin de mandat de Joseph Kabila. Pour justifier cette décision, elles mettent également en avant l’expulsion de cinq journalistes flamands cette semaine, les rumeurs concernant la fermeture de certains aéroports et la menace du président de bloquer les réseaux sociaux.
Inquiétude légitime ou dramatisation de la situation pour accroitre la pression sur les autorités congolaises, en tout cas les relations entre Bruxelles et Kinshasa sont devenues plus tendues ces dernières semaines. La Belgique n’a cessé de demander aux représentants de la majorité d’organiser des élections rapidement. Un message qui reste inaudible à Kinshasa pour le moment.
De la journée de samedi
Les discussions ont repris ce samedi matin vers 11 heures (locales), il a été question d’entendre les conclusions de deux autres commissions chargées respectivement, du processus électoral ainsi que de la Gouvernance et des Institutions de Transition. A ce stade, même si la matrice de nouvel Accord supplétif à l’issue de ces pourparlers de dernière chance, n’a pas encore été finalisée, maints analystes n’hésitent pas de considérer qu’une lueur d’espoir se profile à l’horizon.
A la mi-journée, majorité, opposition et société civile discutaient toujours pour tenter de trouver un accord sur l'après 19-Décembre.La question de la mise en place d'une période de transition permettant d'aller à des élections présidentielles n'a donné lieu à aucun consensus même si hier un terrain d'entente a été trouvé sur une mesure de « décrispation politique », à savoir, une demande de libération ou d'abandon des poursuites judiciaires concernant plus de 250 personnes.
Les évêques ont soumis au président Kabila une liste de sept personnalités de l'opposition dites « prioritaires », parmi lesquelles notamment Moise Katumbi, Diomi Ndongala ou Jean Claude Muyambo.
Reste maintenant à trancher les sujet cruciaux que sont la gestion de la RDC à partir de mardi, et la date des élections. A noter aussi qu'à partir de ce samedi s'ouvre une session extraordinaire du Parlement qui aura pour objet notamment l'investiture dans les prochains jours du nouveau gouvernement de Samy Badibanga, en fonction donc des résultats éventuels de ce dialogue.
Si tout va bien, une fois ces deux rapports adoptés, une cérémonie solennelle est envisagée d’ici la fin de la journée de ce samedi, peu avant que les Evêques, attendus par le Pape François pour des consultations et les festivités de Noël, ne s’envolent en direction de Rome.
Déjà, des prisonniers dits politiques, plus de deux cent cinquante, seront relaxés incessamment. Une commission ad hoc, sous l’emprise du Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, y travaille en vue de matérialiser les vœux des participants aux négociations engagées autour de la CENCO. Des noms parmi les plus réclamés ont fait l’objet des échanges entre l’Autorité Suprême du pays et les Evêques. Un Accord de principe de sa part aurait été donné, pour ce faire, pourvu que les hommes en soutane, eux, s’y engagent personnellement pour garantir la non-récidivité. Il reste, dans les rangs des matières sensibles, la double question de l’après-19 décembre et des institutions et, puis, celle du calendrier et de la séquence des élections. Autant qu’on a pu avancer avec la première commission et, surtout, que les vues de Kabila et Tshisekedi, dans leur ascendance naturelle sur les délégués, pourraient prédominer sur la suite des événements. Tout semble à croire qu’un compromis est encore possible. Et qu’il n’est plus question que de quelques heures. Donc, la situation politique, devenue monotone et, inutilement, empoisonnée par la surchauffe, la peur et la panique, va connaître un revirement spectaculaire de dernière minute.
Moitié du compromis
Après la tournée de la dernière chance des évêques auprès de Kabila et Tshisekedi, la mayonnaise a commencé à prendre aux assises du Centre Interdiocésain, à la Gombe. Des fouineurs révèlent, en effet, que les deux têtes d’affiche des parties au conflit auraient levé des options essentielles sur des questions de fond et qu’il appartient aux dialogueurs, à travers la plénière, de donner un minimum de forme l’Accord politique devant conjurer la crise politico-électorale en gestation.
Ainsi, hier, vendredi 16 décembre, dans cette dynamique, un cap important a-t-il été franchi par l’adoption, dans une ambiance empreinte de responsabilité, du rapport de la commission ‘’Décrispation’’ dont l’une des mesures promet une solution aux problèmes judiciaires de Moïse Katumbi, des autres prisonniers. Avec cette donne, la CENCO disposerait à présent d’une moitié d’Accord, soutiennent des analystes.
Par l’examen des rapports des commissions ‘’Elections et Institutions‘’ ce samedi, l’autre versant du compromis politique pourrait être déniché, si et seulement si un nouveau consensus est dégagé sur la projection des joutes électorales et le sort des institutions après le 19 décembre prochain.
Certaines voix optimistes annoncent pour aujourd’hui, la venue de l’Accord final de ces discussions directes. Mais quelle forme devra-t-il revêtir? Rien ne transparaît, du moins, pour l’instant, des bouches autorisées. Mais, toujours est-il que des bribes d’informations parvenues aux chevaliers de la plume font état d’au moins deux choses. Joseph Kabila pourrait rester Président, tout en concédant une partie de ses prérogatives à une entité dont la forme, le nom et même, les animateurs ou l’animateur restent à déterminer.
Alors que l’échéance du 19 janvier 2016 s’approche, la montée de la fumée blanche au Centre Interdiocésain, permettrait, en définitive, d’éviter le chaos et tous ses dérivés.
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