USA: la situation de crise politique congolaise devant le Congrès américain

Les premiers panels à témoigner devant la commission furent Tom Perriello et Tom Malinowski​.

Devant cette commision, l'envoyé spécial américain pour la région des Grands Lacs a tout d'abord tenu à rappeller qu’il incombait au gouvernement "l'obligation de créer un espace politique" et de souligner la responsabilité de celui-ci de protéger ses citoyens, mais dit aussi avoir mis en garde l'opposition contre toute tentation prendre les armes. 

Quant à la résolution de la crise, il conseille de laisser faire les responsables congolais: "Il est important de ne pas avoir un plan que nous [les États-Unis] déterminons. C'est quelque chose qui doit provenir du peuple congolais" 

S'agissant des sanctions, Tom Perriello considère qu'elles ont été "extrêmement importantes et remarquables" et que "le gouvernement des Etats-Unis va continuer d'étudier d'autres sanctions éventuelles".

US Special Envoy Tom Perriello will return to #Congo this Friday to help mitigate escalating crisis. https://t.co/j5FQuNQTwN pic.twitter.com/B0oddkKvZc

— Timo Mueller (@MuellerTimo) 29 novembre 2016

Pour Tom Malinowski, "il faut tirer les leçons de ce qui s’est passé au Burundi. Quand une ligne est franchie, on ne peut pas revenir en arrière avec des centaines de morts, des personnes torturées et disparues. Cela peut arriver en RDC, à une plus grande échelle mais je suis confiant qu'ils n'ont pas encore franchi cette ligne. La porte est encore ouverte pour le président Kabila et l'opposition pour s'entendre."

La situation reste confuse à Kinshasa à trois semaines de la fin du mandat  

Dans le deuxième panel, Mvemba Dizolele, professeur à John Hopkins University, s'est exprimé. Il a notamment déclaré que: "Nous devons continuer à mettre le président Kabila devant ses responsabilités et nous devons aussi lui faire comprendre l'importance de la Constitution". 

Sur VOA Afrique, la veille, il expliquait que la situation restait confuse à Kinshasa à trois semaines de la fin du mandat de Joseph Kabila.

Ecoutez Mwemba Dizolele joint par Nicolas Pinault

 

Eviter une crise Burundaise

Considéré comme "un des leaders émergents en RD Congo" par Mvemba Dizolele, Fred Bauma, l'activiste de Lucha, a vivement recommandé aux membres du Congrès américain d'imposer immédiatement des sanctions sur ceux menaçant d'envoyer le pays dans une spirale de violence."   

Il a en outre fait remarquer lors de cette audience, statuant sur la situation de la démocratie et des droits de l'Homme en RDC, que le Congrès américain avait "le pouvoir et la possibilité de changer la situation actuelle pour éviter que la RD Congo ne devienne le prochain Burundi; le prochain Soudan du Sud; ou encore la prochaine République centrafricaine".

Rappelant toutefois que le président Kabila pourrait encore "être un héros, s'il se retirait, même s'il n'a pas fait tout ce qu'il devait faire dans le passé."

Accroitre les sanctions contre les hauts cadres qui organisent la répression

 

 

Ida Sawyer, chercheuse de Human Rights Watch, rappelle qu'à trois semaines de la date limite du 19 décembre, "M. Kabila n'a pas dit clairement qu'il quitterait le pouvoir, mais les violations des droits de l'homme continent".

Selon Mme Sawyer, depuis 2015, les autorités de la RDC ont arrêté et torturé des centaines d'activistes des droits de l'homme. La chercheuse a rappelé que des sièges de partis d’opposition avaient été attaques par la garde présidentielle, des corps brulés puis dissimuler et/ou jeter dans le fleuve Congo."

Elle encourage les Etats-Unis à "accroitre les sanctions contre les hauts cadres, parmi les forces de sécurité, qui organisent la répression."