Politique
Depuis une semaine, plusieurs personnalités politiques, pour la plupart de l'Opposition, et quelques unes de la société civile, défilent au bureau de représentation de l'Union africaine, situé en face du cimetière de la Gombe.
Selon des sources qui ont requis l'anonymat, "ces Congolais et Congolaises viennent solliciter l'appui de l'Union africaine pour faire partie du gouvernement Samy Badibanga" qui, sauf imprévu, sera mis en place la semaine prochaine.
Beaucoup d'entre ces "ministrables" tiennent à passer inaperçus dans ce bâtiment abritant le bureau de l'UA. Les uns sont gênés de répondre aux salutations de ceux qui les reconnaissent, les autres feignent de parler au téléphone jusqu'à ce qu'ils prennent l'ascenseur.
Un grand avocat de renommée nationale, proche de l'Opposition politique, a été implicitement trahi par son chauffeur qu'a reconnu un chevalier de la plume, ce jeudi 24 novembre. "Que faites-vous ici ?" "Je suis avec le vieux. Tu n'as pas vu son véhicule, il est à l'Union africaine". "Pourquoi ?" "Oh! Tu ne sais pas que le gouvernement sera bientôt mis sur pied, nous cherchons des soutiens", a-t-il lâché.
Quelques heures plus tard, l'avocat est ressorti du bâtiment, farde chemise en mains.
En début de semaine, c'est un candidat malheureux de la présidentielle de 2011 qui est passé par le même bureau de l'UA.
On se demande le rôle que joue, pour l'instant, l'Union africaine, dans la formation du gouvernement de l'union nationale issu du dialogue. Car, après le 18 octobre 2016, date à laquelle les résolutions de ce forum ont été dévoilées, la facilitation de l'Union africaine a également pris fin. Si cette organisation peut faire partie de la Commission de suivi de ces accords, il est insensé qu'elle influe sur la formation de l'équipe gouvernementale Badibanga.
Surtout que, comme l'a dit le président Kabila le 15 novembre dernier devant les deux chambres du parlement réunies en Congrès, "les Congolais sont capables de trouver, seuls, des solutions à leurs problèmes, s'ils se mettent ensemble".
Badibanga a intérêt de braver certaines passerelles politiques et diplomatiques inutiles pour réussir sa mission. D'ailleurs, lors de sa rencontre, il y a quelques jours, avec l'ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo, ce dernier lui a soufflé un des secrets de son succès à la Primature : la compétence. "Le seul critère qui a caractérisé notre cabinet, c'est la compétence", lui a-t-il dévoilé. Badibanga ferait mieux aussi de mettre en application ce conseil dans la formation de son équipe qui a la délicate mission d'organiser les élections et améliorer le social des Congolais.
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