Monde
Une foule immense s'est rassemblée devant le palais présidentiel, exigeant le départ de la présidente Park, empêtrée dans un scandale de corruption.
Une mobilisation historique depuis les rassemblements en faveur de la démocratie. Des centaines de milliers de Sud-Coréens défilent dans les rues de Séoul, la capitale, ce samedi, pour réclamer la démission de la présidente Park Geun-Hye, fille de dictateur arrivée au pouvoir par les urnes il y a trois ans, empêtrée dans un retentissant scandale.
Cette manifestation géante est la troisième d'une série de protestations hebdomadaires contre Park Geun-Hye, qui se bat pour sa survie politique. 25 000 policiers sont déployés et bloquent notamment l'accès à la Maison bleue, le siège de la présidence.
La police a comptabillisé 260.000 personnes alors qu'elle tablait sur 170.000 manifestants dans ses prévisions. Les organisateurs, eux, ont annoncé avoir rassemblé un million de personnes, un chiffre conforme à leur ambition. Des dizaines de milliers de protestataires ont été acheminés à Séoul en bus et en train. Un groupe d'un millier de manifestants est même venu par avion de l'île méridionale de Jeju.
La manifestation qui s'est déroulée au son des tambours est restée pacifique.
De possibles détournements de fonds à l'origine du scandale
La présidente, Park Geun-Hye, est accusée d'avoir été sous la coupe de son amie et conseillère de l'ombre, Choi Soon-Sil (à droite)
Des lycéens venus entre amis pour assister à un moment historique, des étudiants, des collégien portant des masques de carnaval, des retraités, de jeunes foyers avec leurs enfants... tous ont avancé au rythme des tambours, danses et concerts, en brandissant des banderoles pour se moquer d'une présidente sous influence. A la tombée de la nuit, bougies à la main - une tradition militante coréenne -, ils ont entamé une lente marche vers le palais présidentiel, à quelques centaines de mètres.
Les militants se sont succédés sur une tribune géante pour galvaniser la foule. Cette mobilisation est la troisième d'une série de protestations hebdomadaires contre Park Geun-Hye, qui se bat pour sa survie politique.
La présidente sud-coréenne est en effet accusée d'avoir été sous la coupe d'une sulfureuse conseillère de l'ombre, Choi Soon-Sil, qui aurait profité de son ascendant pour contraindre des groupes industriels nationaux, comme Samsung, à verser de larges sommes à des fondations douteuses, sommes qu'elle aurait ensuite utilisées à des fins personnelles.
Mais l'opinion publique s'inquiète aussi de savoir si Choi Soon-Sil s'est immiscée dans les affaires de l'Etat et a eu accès à des documents confidentiels alors qu'elle n'avait ni fonction officielle ni habilitation de sécurité.
Park Geun-Hye est accusée d'avoir été sous la coupe d'une conseillère de l'ombre, Choi Soon-Sil. Celle-ci aurait profité de son ascendant pour contraindre des groupes industriels nationaux, comme Samsung, à verser de larges sommes à des fondations douteuses, sommes qu'elle aurait ensuite utilisées à des fins personnelles. « Nous sentons le poids de la mauvaise humeur populaire », a admis vendredi le porte-parole présidentiel Jung Youn-Kuk. La présidente Park a reconnu être responsable du scandale qui implique sa confidente et amie de 40 ans en ayant été, par amitié, « négligente » et insuffisamment vigilante.
Mais elle a démenti des informations selon lesquelles elle aurait participé à un culte religieux d'inspiration chamanique sous l'influence de celle que les médias sud-coréens surnomment Raspoutine, en référence à l'influent confident de la femme de l'empereur russe Nicolas II, qui dirigea la Russie au tournant des XIXe et XXe siècles.
Choi Soon-Sil, la « Raspoutine » sud-coréenne
La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye est engluée dans un scandale qui implique sa confidente Choi Soon-Sil (photo), arrêtée pour fraude et abus de pouvoir.(AFP/ YONHAP.)
La confidente de Park Geun-Hye est la fille d'un mystérieux chef religieux, Choi Tae-Min, devenu son mentor après l'assassinat de sa mère en 1974. Les procureurs enquêtant sur le scandale de corruption impliquant la présidente ont interrogé ce week-end le patron du plus grand aciériste du pays, Posco, ainsi qu'un responsable de Samsung Electronics.
Le parquet sud-coréen avait mené une descente mardi au quartier général de Samsung Electronics dans le cadre de son enquête sur ce scandale politique retentissant centré sur la confidente de la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.
« Nous menons des recherches dans les bureaux de Samsung Electronics », a déclaré un porte-parole du parquet, sans autre précision. D'après les médias locaux, le géant sud-coréen a pu verser jusqu'à 2,8 millions d'euros à Mme Choi Soon-Sil, l'amie de 40 ans de la présidente, surnommée la « Raspoutine », pour financer la formation équestre de sa fille en Allemagne.
Mme Choi a été arrêtée pour fraude et abus de pouvoir. Elle est accusée de s'être servie de ses relations d'amitié avec Mme Park pour contraindre des conglomérats comme Samsung à verser des donations à des fondations douteuses, sommes dont elle se servait ensuite à des fins personnelles. Samsung a déclaré qu'il collaborerait à toutes les enquêtes mais s'est refusé à tout commentaire sur la descente de mardi.
Mme Choi Soon-Sil est également accusée de s'être mêlée des affaires de l'Etat, y compris d'avoir eu son mot à dire sur la nomination de hauts responsables. Le scandale a débouché sur des appels à la démission de Mme Park, et porte sérieusement atteinte à la crédibilité de son gouvernement alors qu'il lui restait plus d'un an de mandat.
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Séoul (Corée du Sud), samedi. Une importante foule de manifestants réclame la démission de la présidente du pays. (© AFP/Yonhap)