Economie
Les autorités de Kinshasa ont annoncé vendredi qu’elles choisiraient avant la fin de l’année le consortium, chinois ou espagnol, chargé de construire le méga-barrage hydroélectrique Inga III, serpent de mer de la politique énergétique congolaise.
"La désignation du concessionnaire aura lieu avant la fin de l’année 2016, le lancement du projet doit se faire en 2017 et les premiers mégawatts vont être produits en 2021", a déclaré Bruno Kapandji, directeur de l’Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga (ADPI) lors d’une cérémonie de remise solennelle des offres présentées par les deux soumissionnaires.
Cette annonce, qui consacre un nouveau retard du début programmé des travaux, intervient alors que la Banque mondiale a suspendu fin juillet sa participation sous forme d’un don de plusieurs dizaines de millions de dollars à Inga III, reprochant au gouvernement congolais d’avoir donné "au projet une orientation stratégique différente" de ce qui avait été convenu initialement.
Les deux groupements d’entreprises en compétition sont un consortium chinois emmené par Three Gorges Corporation (gestionnaire du gigantesque barrage des Trois-Gorges en Chine) et un autre autour du groupe de BTP espagnol ACS.
En octobre 2015, alors que le projet Inga III était piloté par le Premier ministre Matata Ponyo, la République démocratique du Congo (RDC) et l’Afrique du Sud avaient fait part de leur volonté d’accélérer la construction de ce barrage, en gestation depuis une trentaine d’années et dont le coût total est estimé à 12 milliards de dollars. Il revient aux deux consortiums en lice de trouver des financements pour le développement du projet.
Inga III doit venir compléter les deux centrales vieillissantes entrées en service entre 1972 et 1982 au lieu dit des chutes d’Inga sur le fleuve Congo à 260 km en aval de Kinshasa.
Le futur barrage doit produire 4.800 MW (l’équivalent d’environ trois réacteurs nucléaires EPR de troisième génération) dans un pays où moins de 10% des habitants ont accès à l’électricité. La population congolaise ne devrait cependant pas bénéficier beaucoup de la lumière produite par Inga III.
L’Afrique du Sud a en effet signé une option préférentielle pour récupérer 2.500 MW et la majeure partie du reste de la production est censé aller vers les groupes miniers du Katanga (sud-est), handicapés dans leur activité par une pénurie chronique d’énergie.
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Bruno Kapandji, directeur de l’Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga (ADPI)