La politique de la chaise vide !

Il est rentré au bercail, le Sphinx de Limete, après deux années passées en Belgique pour raison de soins médicaux. Etienne Tshisekedi a été accueilli par du monde, importe peu la guerre des chiffres. Ce sont des milliers de personnes qui se sont amassées dès l’aéroport international de N’djili, tout le long du Boulevard Lumumba, jusqu’à son domicile, situé sur la 10ème Rue Limete/Résidentiel. D’aucuns ont parlé d’un pari gagné pour le lider maximo, qui a pu rééditer son exploit.

Pour toute observation à faire, c’est déjà une très bonne chose que Tshisekedi soit de retour au pays, avec les siens, c’est-à-dire, avec tous ceux qui ont finalement accepté de participer au dialogue ; leitmotiv de la rencontre de Genval, en Belgique. Mais, c’est une arrivée sur fond des écueils. Le premier, c’est cette récusation dont fait l’objet le facilitateur Edem Kodjo. Le Rassemblement lui reproche d’aller vite en besogne, dans la convocation de la première réunion de validation de mandats des délégués au Comité préparatoire, le 26 juillet dernier. Le deuxième, c’est qu’il y a des sources crédibles qui ont fait état de la présence de certains cadres du Rassemblement chez Sassou.

Une autre épine qui nécessitera, c’est certain, de la part du Sphinx et du comité des sages, de pouvoir se prononcer quant à ce. Le troisième, c’est le meeting de la Majorité présidentielle qui intervient ce vendredi, 29 juillet 2016. Le message qui sera relayé par cette plateforme, ne manquera de pousser le président du comité des sages, Etienne Tshisekedi, à modifier sa copie, par rapport à son meeting de dimanche, 31 juillet prochain. Un autre écueil, le quatrième, c’est la position de Nkosazana Zuma, présidente de la commission de l’Union africaine.

Dans un communiqué daté du 26 juillet, elle a renouvelé la confiance à Kodjo. Une façon polie de rejeter la démarche du Rassemblement. Le cinquième tient à la réception des Kits d’enrôlement par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Déjà, ces kits sont convoyés à Gbadolite, au Nord-Ubangi, où sera procédé, le même 31 juillet, au lancement de cette opération d’enrôlement. Eu égard à ce qui précède, deux hypothèses s’imposent. Primo, c’est ce qui s’apparente au refus du dialogue.

En effet, étant disqualifié par le Rassemblement, Kodjo ne baissera pas la garde pour sursoir à sa démarche, dès lors que la machine est en marche avec la validation de mandats des délégués. Il envisage même le début des travaux du comité préparatoire au 30 juillet. Connaissant bien le jusqu’auboutisme du leader charismatique, il est capable de tourner casaque au dialogue, en application de la politique de la chaise vide. Il en est le grand champion, dès lors que ce qui se réalise ne concorde pas à ses convictions. Secundo, c’est l’opération enrôlement des électeurs.

Il est évident qu’une pertuisane ne manquera au rendez-vous du 31 juillet sur le boulevard Triomphal, lors du meeting. Tshisekedi avait déjà prévenu contre une parodie d’enrôlement. Il a été suivi par le G7, membre du Rassemblement, qui avait déjà alerté l’opinion, pour dire que cette opération d’enrôlement de toute la population en âge de voter, équivaut à la tentative récusée par le peuple congolais en janvier 2015, à la suite des troubles intervenus dans la capitale.