Santé
La 21e conférence internationale sur le Sida s’est ouverte lundi, à Durban, en Afrique du Sud. Plusieurs organisations ont fait part de leur inquiétude quant à une baisse du financement de la recherche par les pays donateurs.
La 21e conférence internationale sur le Sida s’est ouverte lundi 18 juillet à Durban, en Afrique du Sud, sur une note d’inquiétude. Michel Sidibé, le directeur de l’Onusida a mis en garde contre une baisse inédite de financement de la recherche par les pays donateurs.
"J'ai peur parce que je vois plus de jeunes femmes infectées, a-t-il poursuivi. Si nous continuons ainsi, nous ne serons pas capables d'éliminer le Sida d'ici 2030", l'objectif fixé par l'ONU. "Le risque est d'avoir une résurgence de l'épidémie", a-t-il averti à l'ouverture de la conférence.
Le choix de la ville de Durban pour cette conférence organisée tous les deux ans est extrêmement symbolique : en 2000, ce congrès avait marqué un tournant historique dans la riposte mondiale contre l'épidémie, avec le vibrant appel de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela à l'accès de tous les malades aux traitements antirétroviraux.
En dépit des progrès réalisés ces dernières années, le Sida reste la première cause de mortalité chez les jeunes âgés de 10 à 19 ans en Afrique, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). Quelque 37 millions de personnes vivent aujourd'hui avec le virus du Sida, la plupart en Afrique subsaharienne, selon l’association Aides qui dénonce "des inégalités sociales inacceptables" entre les pays riches et pauvres dans le traitement de la maladie.
"En Afrique subsaharienne, plus de 2 000 jeunes de moins de 24 ans sont infectés chaque jour", a relevé le philanthrope et entrepreneur américain Bill Gates, dimanche soir à Pretoria, avant de se rendre à Durban.
Décalage entre promesses faites et réalité sur le terrain
Médecins sans frontières (MSF) a exhorté les participants de la conférence de Durban "à mettre en place un plan d'action pour résoudre l'accès critique au traitement VIH" en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, où le taux de traitement est inférieur à 30 %.
Les progrès à accomplir en vue de mettre fin à l'épidémie en 2030 restent colossaux alors que la recherche en vue d'un vaccin n'a pas encore abouti, préviennent les organisations non-gouvernementales.
"Il y a un décalage énorme entre les promesses politiques faites pour mettre fin au Sida et la réalité sur le terrain, avec des financements insuffisants et des systèmes de santé au bord de l'implosion", ont dénoncé pour leur part plusieurs organisations spécialisées dans l'accès aux soins.
"Nos gouvernements sont engagés dans un jeu cynique de promesses pour mettre fin à la crise du Sida, mais ils refusent de mettre les fonds sur la table pour y parvenir", a estimé Asia Russell, directrice de l'organisation Health Global Access Project.
"Si nous échouons à agir, a mis en garde Bill Gates, tous les gains durement acquis en Afrique subsaharienne au cours des 15 dernières années pourraient être annulés, compte tenu notamment du fait que les jeunes Africains entrent dans un âge où ils sont plus à risque de contracter le Sida".
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