Politique
Les alliances, en politique, se font et se défont. Dans cet exercice, Etienne Tshisekedi, récemment placé à la tête du Comité des sages de l’Opposition, depuis le Conclave de Genval tenu en juin dernier, dans la périphérie de Bruxelles, devrait se montrer vigilant à l’endroit de ses nouveaux alliés. C’est, en tout cas, l’avis d’Augustin Kikukama, dirigeant du M17, une formation politique centriste et, idéologiquement, proche de Mzee Laurent-Désiré Kabila. Au cours d’une conférence de presse, mercredi 13 juillet, Augustin Kikukama conseille à Etienne Tshisekedi de tirer les leçons de l’USORAL, truffée de taupes, à l’approche de la Conférence nationale souveraine, lorsque le vagabondage politique battait son plein.
Plus concrètement, le M17 demande à Tshisekedi d’éviter de blanchir certains de ses nouveaux alliés qui furent, hier, ministres et vice-ministres pour le compte de la Majorité présidentielle et, donc, redevables de leur gestion commune avec le président Kabila. Autant Kikukama et les siens détiennent des dossiers spécifiques accablant les cadres de la Majorité au pouvoir, autant ils n’éprouvent aucune sympathie pour les dissidents de dernière minute. Il y a deux ou trois jours, le Secrétaire général de l’UDPS, Bruno Mavungu, répondant à une question de TV5 sur les nouveaux alliés de Tshisekedi, s’est, lui aussi, montré quelque peu méfiant. Il voudrait, plutôt, les voir à l’œuvre. Selon Bruno Mavungu, si trahison il y aura, elle ne sera pas l’œuvre de l’UDPS qui a toujours tenu parole. Les 6 prochains mois de l’année 2016 seront décisifs pour déterminer le degré de solidité du Rassemblement constitué autour d’Etienne Tshisekedi.
Le M17 prêt au dialogue
Augustin Kikukama a des idées pour débloquer le processus électoral en panne. Il revendique, à cet effet, le droit de son parti, se réclamant du centre, de participer au dialogue politique national en gestation. Le M17 pense déjà à une 4ème République entièrement parlementaire, le régime semi-présidentiel ayant lamentablement échoué. Augustin Kikukama garde de mauvais souvenirs des élections perdues par son parti en 2006.
Pour une recomposition de la Cour constitutionnelle
Le M17 s’attend, par ailleurs, à ce que le Président Joseph Kabila demande la démission de certains juges impliqués dans l’arrêt que le M17 avait amené au niveau de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Le M17 explique et justifie sa revendication de changement au sein de la Cour constitutionnelle par le fait qu’il existe une décision de l’Union africaine remettant en cause un arrêt pris par certains juges. Que dit la loi en pareilles circonstances ? Kikukama répond : « Lorsqu’un juge est reconnu fautif par une prise à partie, il est révoqué ». Sera-t-il entendu ? L’avenir le dira.
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Augustin Kikukama, Secrétaire général du M17