Musique
Fally Ipupa dit ses vérités sur la mort de Papa Wemba, ses rapports avec Koffi Olomidé et les femmes
À la faveur de la célébration de ses dix ans de carrière solo, Fally Ipupa a accordé une interview à Telesud dans l’émission Pheel Hits. Nous vous proposons dans cette retranscription, quelques morceaux de cette interview dans laquelle Fally Ipupa aborde ses débuts dans la musique, ses relations avec Koffi Olomidé, le décès de Papa Wemba, ses rapports avec les femmes.
Dis nous, comment a démarré ton aventure pour la musique ?
J’ai commencé un peu comme tout le monde à Vandale, un quartier populaire de Kinshasa dans un groupe qu’on appelait New City, puis Nouvelle Alliance et Talent Latent. Et justement c’est dans ce dernier groupe que Mopao m’a repéré pour intégrer Quartier Latin.
Comment est donc parti le déclic pour tenter une carrière musicale ?
Au départ, on reprenait de grands classiques de la musique congolaise mais surtout ceux de Wenge Musica. C’est d’ailleurs les membres de cette formation musicale qui m’ont donné l’envie de devenir artiste-musicien. Certes on écoutait du Koffi, du Papa Wemba mais c’était trop loin pour nous. C’est vers les années 98, juste avant mon entrée au Quartier Latin qu’on a commencé à enregistrer dans de vrais studios.
Et comment s’est faite ton entrée au Quartier Latin ?
On était en pleine promo de l’album « Tala La temps », donc on passait régulièrement à la télévision. Et puis c’était à l’époque où le Grand Mopao a perdu plusieurs membres de son groupe. Le co-fondateur de notre groupe était le directeur marketing de Koffi Olomidé et c’est lui qui a servi de tremplin pour Koffi pour mon recrutement. Dans le cadre de ce recrutement, Koffi m’a posé quelques deux ou trois chansons et m’a demandé de chanter, ce que j’ai fait.
En 2006, tu sors ton premier album, quelle histoire ?
À l’époque, les gens ne croyaient pas que je pouvais faire une grosse carrière solo et ils ont été agréablement surpris par ce premier album. D’aucuns disaient que c’était trop posé pour un artiste congolais.
Étais-tu surpris de voir tant d’engouement autour de cet album après ton départ du Quartier Latin qui a fait couler beaucoup d’encre ?
Je dirai à la fois oui et non. Oui, parce que c’était compliqué de sortir d’un groupe ou de demander la permission de faire un album solo. C’était trop compliqué. Pour cet album, quand j’ai composé les chansons, je savais que ça allait marcher parce que moi avant toute entreprise, je me confie à Dieu. Je savais donc que ça allait marcher.
N’est-ce pas que tu avais cette soif absolue de pouvoir montrer ton travail ?
Effectivement. Et puis, après avoir fini mes compositions, il y avait au moins cinq titres que je savais que les mélomans allaient aimer et Dieu merci les gens ont finalement aimé tous les douze titres composant cet album.
Si tu devais résumer en quelques mots le plus beau souvenir de ta carrière, ce serait lequel ?
Wahou ! J’en ai tellement ! (Il cherche un moment) Le jour de la sortie de l’album « Droit chemin». C’est cet album qui a ouvert les portes de la carrière que j’ai aujourd’hui. C’était la concrétisation de tout ce que j’avais fait durant sept ou huit années avec Le Grand Mopao.
Une pression particulière après la sortie de cet album qui t’a vraiment fait connaître du grand public?
Effectivement. C’est trois ans après « Droit chemin » qu je sors « Arsenal de belles mélodies ». Les gens avaient même tendance à dire que le premier étant un coup du hasard, il fallait attendre le second. Et là, je suis arrivé avec « Arsenal de belles mélodies » avec des titres forts dont « Cadenas », « Une minute », « Chaise électrique » avec Olivia.
Pourquoi donc es-tu sorti de cette tradition congolaise qui impose des sorties d’albums tous les ans ? Pourquoi avoir attendu jusqu’à trois ans avant de revenir ?
Pour moi, sortir un album, c’est avoir des choses à dire. Je ne peux donc pas sortir un album juste parce qu’il faut danser pendant les fêtes de Noël ou de fin d’année, non. Je donne et je veux que ça reste pendant longtemps. D’ailleurs, si vous écoutez aujourd’hui des chansons comme « Service » ou « Une minute », ça plaît et ça c’est parce que j’ai vraiment pris mon temps à travailler. Toutefois, je tiens à préciser que je respecte beaucoup ce que mes grands-frères ont fait pour la musique congolaise mais j’essaie de faire à ma manière aussi. Cela dit, je pense qu’un artiste-musicien doit prendre le temps de proposer un travail abouti.
Qu’est-il devenu ce jeune garçon Espoir Leader ?
Espoir Leader, c’est ce petit garçon qui traînait dans les rues de Kinshasa qui a été récupéré par plusieurs médias qui ont relaté son histoire. Après, je l’ai récupéré, il vivait chez moi à la maison. Je l’ai même scolarisé. Mais en ce moment même où on parle, on a un petit problème avec la famille. En fait, moi quand je le récupérais je ne savais pas qu’il n’était pas orphelin. Je pensais qu’il n’avait ni père ni mère. Étant donné qu’il vivait chez moi à Kin pendant quatre ou cinq mois, j’ai pris la décision de l’emmener en France pour le développer en tant qu’enfant d’abord et quand je demande à faire son visa, on me demande une autorisation parentale. Et c’est là qu’il m’apprend que son père vit quelque part en RDC. C’est ainsi que je rentre en contact avec la personne qui m’a fait venir le petit pour l’informer que j’ai besoin dans l’urgence d’une autorisation parentale. Il commence à me tourner en bourrique en me fixant de faux rendez-vous. Après, il ne répondait plus à mes messages, entre temps, le petit vit toujours chez moi à la maison. Par la suite, j’apprends de certains proches qui ont des orphelinats que c’est très dangereux d’avoir un enfant chez soi sans autorisation parentale parce que les parents peuvent débarquer un jour et te créer tous les problèmes. Je suis retourné à nouveau vers mon contact pour le relancer sur l’autorisation parentale. Il m’a demandé de l’argent pour aller voir les parents du petit pour qu’ils signent le papier mais rien. Mais attends, j’ai fini par me décider. J’ai des enfants moi, je ne suis pas là pour forcer à adopter un enfant. J’ai dit bon, écoutez, le jour où les parents vont signer l’autorisation, je reprendrai le petit. Parce que pour eux, le petit est devenu déjà star et donc voilà… Je ne veux plus avoir de problèmes ou de spéculations inutiles donc j’ai libéré le petit.
Qu’est-ce que cela te fait de te retrouver sur une scène devant des milliers de personnes acquises à ta cause ?
C’est cela qui fait que j’ai toujours faim de sortir de belles choses. En ce moment je passe mes nuits en studio pour enregistrer de belles chansons. Je rends grâce à Dieu parce qu’il y a des gens qui sont plus talentueux que nous mais qui ont moins faim que nous. Franchement, ça me fait énormément plaisir d’être en face d’un public aussi nombreux.
Que représentait pour toi Papa Wemba ?
Papa Wemba, il représentait énormément pour moi. Il a apporté plein de choses à la culture congolaise parlant de la sapologie. On vient de perdre un grand soldat, un vrai pionnier, un baobab de la musique africaine et pour nous qui sommes congolais et Kinois, on vient de perdre un grand-père. Parce que c’est lui qui donne la chance à Koffi Olomidé et Koffi Olomidé qui me donne à son tour ma chance. D’ailleurs, il était mon voisin en cinq minutes, c’est pourquoi j’ai été l’une des premières personnes à arriver chez lui pour avoir la confirmation de son décès.
Qu’est-ce que cela te fait de revisiter tes chansons ?
Énormément de bien. Je suis avant tout un fan de mes chansons. Voir autant de fans autour de mes chansons, ça fait vraiment du bien. Je suis un loveur à la base et puis les femmes m’adorent parce qu’elles savent que je suis quelqu’un de bien. Je suis quelqu’un de bien (Rire). En tout cas, c’est un livre ma carrière.
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