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Cent millions de Brésiliens ont été privés de la messagerie instantanée WhatsApp durant vingt-quatres heures. L'affaire présente des similitudes avec le bras de fer d'Apple face au FBI.
L'histoire fait scandale. Cent millions de Brésiliens ont été privés de WhatsApp durant vingt-quatre heures, jusqu'à mardi soir, sur ordre de la justice. Lundi après-midi, les opérateurs de télécommunications ont dû débrancher la messagerie instantanée contrôlée par Facebook, sous peine de lourdes amendes.
Motif : la police a requis un accès au contenu des messages échangés entre des trafiquants de drogue du Nordeste par le biais de cette application. Celle-ci a opposé une fin de non-recevoir, en affirmant que cela n'était pas possible puisque les messages étaient cryptés. "On veut nous forcer à livrer des informations dont nous avons dit à plusieurs reprises ne pas disposer", soutient Jan Koum, le cofondateur de WhatsApp. Le directeur de la communication, Matt Steinfeld, arrivé lundi au Brésil, a réaffirmé lui aussi que WhatsApp ne conservait pas le contenu des messages échangés.
Bras de fer avec la justice
L'affaire n'est pas sans rappeler les déboires d'Apple avec le FBI aux Etats-Unis.
Mais Facebook pourra-t-il tenir tête longtemps face aux coups de boutoir de la justice brésilienne ? En signe de représailles, les hackers d'Anonymous Brasil se sont attaqués aux sites de la justice de l'Etat de Sergipe, d'où est partie l'offensive contre WhatsApp.
La messagerie instantanée n'en est pas à son premier bras de fer au Brésil. Pour les mêmes raisons, un autre magistrat avait déjà suspendu les services de WhatsApp pour 48 heures en décembre. A l'époque, les opérateurs télécoms locaux (dont TIM et Telefonica) étaient soupçonnés d'être à la manoeuvre, pour barrer la route à une concurrence jugée déloyale. L'affaire avait rebondi lorsque le vice-président de Facebook en Amérique latine, Diego Dzodan, avait été détenu en mars à São Paulo dans le cadre de la même affaire.
Colère des usagers
Mais, cette fois-ci, même l'agence de régulation des télécommunications (Anatel) estime que la justice est allée trop loin. Qualifiant la suspension de "disproportionnée" , son président, João Rezende, estime que "le blocage n'est pas une solution". La justice locale s'appuie sur la récente loi définissant le "cadre juridique de l'Internet". Mais cette loi, soulignent certains avocats spécialisés dans le domaine des télécoms, n'a pas encore été accompagnée de tous ses décrets, ce qui laisse place à de trop nombreuses interprétations.
Le Brésil abrite environ 10 % des abonnés de WhatsApp dans le monde. De nombreux utilisateurs travaillant dans le secteur informel et le commerce dépendent largement des services de messagerie instantanée, qui ont rapidement supplanté le traditionnel e-mail. L'interdiction de WhatsApp a provoqué la colère des usagers et la ruée vers d'autres services, comme l'application Telegram, du Russe Pavel Durov.
Mardi soir, la justice brésilienne a toutefois accepté le recours présenté par l'entreprise et autorisé le redémarrage de la messagerie.
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