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Santé

Vaccin contre le paludisme : où en est-on ?

2016-05-03
03.05.2016
Monde
2016-05-03
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Test de goutte épaisse (Ph.: Wendy Stone/IRIN News)

Le docteur Benoît Gamain, directeur de recherche au CNRS en France, fait le point sur l'avancée de la recherche dans la lutte contre la malaria.

3,2 milliards de personnes dans le monde sont exposées au risque de paludisme ou la malaria. En 2015, environ 214 millions de cas nécessitant une hospitalisation et 438.000 décès dus au paludisme ont été enregistrés. Même si le renforcement des mesures de lutte et de prévention a fait reculer les taux de mortalité de plus de 60 % depuis l'an 2000, il n'existe toujours pas de vaccin efficace contre la malaria. Depuis des décennies, les chercheurs du monde entier travaillent au développement d'un tel vaccin pour sauver des centaines de milliers d'enfants en Afrique subsaharienne. Ils sont, avec les femmes enceintes, les principales victimes du paludisme.

La possibilité d'induire une protection efficace contre cette maladie chez des volontaires sains vaccinés avec le parasite rendu moins virulent avait été démontrée dès les années 1970. Mais cette piste est toujours en cours de développement.

En 2016, Mosquirix, le vaccin expérimental le plus avancé, est développé par GlaxoSmithKline (GSK). Il a reçu l'an dernier un avis scientifique favorable de l'Agence européenne des médicaments (EMA). Cependant, suite à des résultats modestes quant à la protection qu'il confère, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a préconisé la mise en place de projets pilotes afin d'acquérir plus de données sur son efficacité et son innocuité.

Un essai clinique dit de « phase 3 » mené dans sept pays africains a montré que ce vaccin est efficace dans la prévention du premier ou du seul épisode clinique de paludisme chez seulement 56 % des enfants âgés de 5 à 17 mois et 31 % des enfants âgés de 6 à 12 semaines. De plus, l'efficacité diminue drastiquement après une année. C'est pourquoi poursuivre d'autres stratégies vaccinales est encore d'actualité.

Femmes enceintes

Mon équipe à l'Inserm (Ndlr, Institut national de la santé et de la recherche médicale en France) se focalise sur le développement d'un vaccin contre le paludisme de la femme enceinte. Les femmes vivant en zone d'endémie au cours de leur première grossesse sont particulièrement vulnérables et les conséquences d'une infection peuvent aussi être importantes pour leurs fœtus et leurs bébés à naître.

Le parasite peut entraîner des avortements spontanés, des retards de croissance ainsi que des naissances prématurées. Selon les estimations, le paludisme de la femme enceinte serait ainsi responsable de 20.000 décès maternels et entre 200.000 et 360.000 décès de nourrissons chaque année, principalement liés à une insuffisance pondérale à la naissance.

En effet, les bébés de faible poids à la naissance sont beaucoup plus sensibles aux maladies infectieuses et ont ainsi un risque hautement aggravé de mourir durant leur première année de vie. Par ailleurs, les études montrent que les enfants nés de mères atteintes de malaria sont plus à risque de souffrir eux-mêmes de la maladie. En protégeant les mères, on espère avoir un impact plus large sur la mortalité infantile.

Vacciner les femmes avant leur première grossesse préviendrait de façon efficace le paludisme gestationnel et ses effets néfastes. Au début des années 2000, plusieurs équipes, dont la mienne, ont identifié une protéine du parasite présente à la surface des globules infectés qui lui permet de se fixer et donc de se développer dans le placenta et perturber les échanges entre le fœtus et la mère.

Or, alors que le paludisme gestationnel est fréquent au cours de la première grossesse, les risques diminuent au cours des grossesses suivantes. La raison provient du fait que les femmes développent naturellement des anticorps contre la protéine qui permet au parasite de se fixer dans le placenta. Pour la première fois, les chercheurs ont donc clairement relié l'acquisition d'anticorps contre cette protéine et la protection acquise au cours des grossesses suivantes, ce qui fait de cette protéine un candidat vaccinal de premier choix.

Avant la première grossesse

L'enjeu a donc consisté à produire un vaccin qui pourrait induire cette protection et qui serait administré chez les jeunes filles avant la première grossesse. En collaboration avec European Vaccine Initiative et grâce à un financement du ministère de l'Éducation et de la Recherche allemande (BMBF), nous avons initié en 2010 un projet de développement vaccinal « PRIMALVAC » visant à protéger les futures femmes enceintes du paludisme.

Le candidat vaccin issu de ce projet sera testé pour son innocuité et son efficacité dans les prochains jours dans le cadre d'un essai clinique de phase 1 en France au Centre d'investigation clinique (CIC) Cochin-Pasteur dirigé par le Pr Odile Launay, pour lequel un appel à volontaires est lancé (femmes, non enceintes, entre 18 et 35 ans), puis il sera testé au Burkina Faso au Centre national de recherche et de formation sur le paludisme dirigé par le Dr Sodiomon Sirima. Si les résultats obtenus sont prometteurs, un essai de phase 2 pourrait être rapidement initié.

La lutte contre le paludisme en RDC

En RDC, la malaria reste en tête des causes de consultation, d’hospitalisation et de décès. « Le pays paie encore un lourd tribut dû au paludisme et chaque heure, quelque part en RDC, au moins trois familles sont endeuillées à cause du paludisme », indique l’OMS.

La RDC est déterminée d’en finir pour de bon, comme le thème de cette année de la journée mondiale de lutte contre la malaria l’indique, avec cette maladie. Les efforts sont déployés pour accélérer la lutte contre ce fléau qui touche les femmes et les enfants de moins de 5 ans. L’OMS félicite la RDC pour ses efforts dans l’augmentation considérable du nombre de zones de santé bénéficiant d’un appui pour la mise en œuvre des activités de lutte contre cette maladie parasitaire.

Dans la lutte contre la malaria en RDC, le Dr Sambou de l’OMS a salué le partenariat exemplaire développé jusqu’au niveau communautaire en RDC et qui a permis le pays de passer de deux cent soixante-onze zones de santé bénéficiant d’un appui pour la mise en œuvre des activités contre le paludisme en 2011 à cinq cent quinze zones de santé en 2015. Ceci grâce au leadership du gouvernement et à l'engagement des partenaires techniques et financiers en faveur de l'élimination du paludisme.

Tout en rappelant la stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 de l’OMS, cette stratégie qui exige des plans bien élaborés de communication en santé publique et de changement de comportements, le Dr Sambou a ajouté que l’objectif essentiel était de faire connaître aux communautés locales les avantages, les moyens de prise en charge et la nécessité de les accompagner dans le bon usage des mesures, outils ou intrants de prévention de la malaria.


Le Figaro / Adiac-Congo / MCN, via mediacongo.net
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MUNUMA PLACIDE @IQ4Q918   Message  - Publié le 06.05.2016 à 11:29
EN attente du nouveau vaccin qui tarde à venir,nous sommes content du partenariat conclu jusque là par notre gouvernement en cette matière pour la protection de la population contre le paludisme et souhaitons un redoublement d'efforts .

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