Economie
Le cours parallèle explose au rythme d’un jeu de cache-cache
L’activité bancaire connaît présentement un léger ralentissement. La cause de cet état de choses est la mauvaise situation qui a prévalu et continue à perdurer à la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC), depuis un peu plus d’un mois maintenant. Cette banque, troisième du point de vue d’importance dans la hiérarchie du secteur bancaire congolais, a traversé et continue à se débattre dans une situation qui se complexifie.
Déjà au niveau de ses guichets, rien de rassurant pour la clientèle. Celle-ci est invitée à suivre les nouveaux dispositifs relatifs au décaissement décidés par la direction, de crainte de délocalisation des avoirs de la clientèle.
Aux dernières nouvelles et des informations tenues de la clientèle, tous les retraits sont plafonnés. Et, en plus, ils sont liquidés, pour les comptes en devises étrangères, en Francs Congolais et à un taux de parité en-deçà de celui appliqué aujourd’hui sur le marché des changes, parallèle et indicatif. Aux dires de la clientèle, le taux appliqué lors des encaissements dans les guichets BIAC est fixé à 910 FC le dollar américain. Autrement dit, pour retirer 500 USD, le client reçoit l’équivalent en Francs congolais, soit un montant de 455.000 FC, somme bien inférieure et ne correspondant pas à la réalité actuelle dans tous les segments du marché de change. Le client qui veut avoir 500 USD pour ses transactions, est obligé de suppléer la différence de sa poche pour acheter ces dollars, làchent les cambistes. Cette situation perturbe et complique encore la confiance de la clientèle de la BIAC, tout en érodant, par ricochet, petit à petit le système financier congolais.
Cependant, il a été constaté, au cours de la journée d’hier jeudi 28 avril, une relative accalmie sur le marché parallèle essentiellement due à la crise des devises étrangères. C’est à ce jeu-là que l’on assiste depuis le début de l’affaire BIAC.
Il est en effet constaté que des "particuliers" viennent déverser des quantités énormes des FC sur ce marché pour l’achat des dollars, en donnant priorité aux coupures de 50 et 100. Et ce faisant, le mode opératoire est le même : ils laissent gonfler la demande pendant un ou deux jours, et, ensuite, ils reviennent approvisionner les cambistes.
A leur tour, les cambistes rachètent les devises étrangères sur le marché à des taux exagérément relevés. A ce jeu-là, il est à craindre qu’on atteigne des pics dans les prochains jours ou semaines.
L’Ecart se creuse
Plusieurs sources témoignant sur le déroulé de cette situation affirment que des jeeps surgissent tout à coup aux différentes places de change du Centre-ville et partout ailleurs à Kinshasa, au bout de ce délai, pour le ravitaillement des cambistes. S’il y a un fait de taille à souligner ce que ces jeeps transportent plusieurs sacs de billets de banque, en coupures de 500, 1.000, 5.000, 10.000 et 20.000 FC. Et il ne sera pas étonnant de savoir que ces sacs sortent de certaines banques commerciales moins coopératives parce qu’actuellement le secteur traverse une période de déprime.
Et qu’il est difficile de demander à une banque de faire de la philanthropie. Dès lors, la spéculation ne peut qu’y trouver un terreau fertile. Evaluant la situation sur le marché de change avant-hier, les membres de la Troïka stratégique ont indiqué, non sans raison, que la situation économique et financière du pays demeure très préoccupante. Ils ont signalé que l’écart historique entre les cours parallèle et indicatif, ayant prévalu entre 2010 et 2015, est de 1,1%. Sur la base de ces éléments d’explication officielle, on peut déduire que les ratios ont évolué au détriment du cours indicatif. En effet, contre tout bon sens et loi du marché de change, le cours parallèle explose au rythme de ce jeu de cache-cache, sans que cela ne soit le résultat déterminé par la balance de liquidité. Et ces taux exorbitants de 950, 960 et 977 FC qui désarçonnent la stabilité du cours indicatif sont simplement le résultat d’une forte demande due à la faiblesse de l’offre, particulièrement officielle.
Mais, en définitive, l’idée de la Troïka stratégique sur la nécessité d’ajustement inclusif sur les 28 mesures économiques de mitigation par rapport à la baisse des rentrées des recettes minières, prises en janvier dernier, peut apporter des solutions durables aux problèmes du marché de change.
Hier jeudi 28 avril, la parité entre le FC et les différentes devises étrangères a été maintenue à son niveau de mardi, et toujours au gré des caprices de différentes places et Bureaux de change. Il a été constaté que le dollar, par exemple, se changeait contre 972 FC sur l’avenue Maurice Mpolo, considérée comme la référence et la source d’approvisionnement de tous les cambistes ainsi que d’autres clients opportunistes.
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