Monde
Au Brésil, les députés ont entamé les débats ce vendredi 15 avril sur la destitution de la présidente Dilma Rousseff. Le vote aura lieu dimanche.
La Chambre des députés est entrée dans le vif du sujet. La séance a débuté ce matin par la lecture du compte-rendu des faits, puis le président de la Chambre et ennemi juré de Dilma Rousseff, Eduardo Cunha, a ouvert les débats. C'était ensuite à l'accusation et à la défense de présenter leurs arguments.
« La demande de destitution est motivée par des raisons juridiques et politiques », explique à RFI le juriste Miguel Reale Junior, l'un des trois co-instigateurs de la demande de destitution. « [Dilma Rousseff] a commis des crimes graves, ce que l’on appelle des crimes de responsabilité, qui ont entraîné une détérioriation de l’économie brésilienne. C’est la population la plus pauvre qui en a fait les frais, avec la récession, le chômage et l’inflation. C’est la conséquence directe des maquillages des comptes publics. Cette pratique a permis au gouvernement d’éviter de prendre des mesures pour assainir les finances de l’Etat. Le gouvernement a même aggravé la situation en agissant de manière irresponsable », dénonce-t-il.
Ces débats donnent lieu à quelques surprises. Des anciens chefs de file de partis alliés au gouvernement se prononcent ainsi en faveur de la destitution de Dilma Rousseff. Le vote de dimanche, à défaut d'être définitif, sera clé. Si les partisans de Dilma Rousseff parviennent à bloquer l’offensive de l’opposition, l’affaire sera réglée et Mme Rousseff restera présidente. Mais si au contraire, l’opposition parvient à rassembler une majorité des deux tiers en faveur de la destitution, le dossier continuera sa route et sera transmis au Sénat fédéral. Pour cela, il faut obtenir 342 voix sur 513.
Lula promet une nouvelle façon de gouverner
Dilma Rousseff devrait quant à elle prononcer une allocution ce vendredi soir à la télévision pour dénoncer une nouvelle fois un « coup d’Etat ». En attendant, c'est une vidéo de l'ancien président Lula qui tourne sur les réseaux sociaux. Si la procédure de destitution est rejetée, Lula promet de mettre en place une nouvelle façon de gouverner. « Je suis convaincu que cette "destitution-coup d’Etat" ne passera pas. Renverser un gouvernement élu démocratiquement sans qu'il n’ait commis de crime de responsabilité ne va rien arranger, cela va seulement aggraver la crise. Dès lundi, une fois la procédure de destitution rejetée, je m’engagerai, avec la présidente Dilma pour que le Brésil adopte une nouvelle façon de gouverner. Lors de cette prochaine étape je vais utiliser mon expérience d’ancien président pour aider à la reconstruction du dialogue et à unir ce pays », a annoncé Lula.
Sur le terrain, des manifestations pro-gouvernement ont eu lieu. Des barrages ont été installés sur plusieurs routes en signe de protestation. La lutte sur la destitution n’est pas restreinte à l’hémicycle. On s’attend déjà à de grandes manifestations pour ou contre Dilma Rousseff dimanche lorsque le résultat du vote sera rendu dans la soirée.
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Des députés favorables à la destitution de Dilma Rousseff manifestent durant une session à la Chambre des députés, le 15 avril 2016.