Les écrivains congolais plaident pour le respect de leurs œuvres d’esprit

Le monde entier a célébré hier mercredi 23 avril, la journée internationale du livre et du droit d’auteur. C’était une occasion pour les écrivains congolais de réclamer leurs droits d’auteurs. Et aussi d’inviter la Société congolaise des droits d’auteur (SOCODA) à bien assumer son rôle. Occasion aussi de veiller à ce que chaque auteur puisse bénéficier de son œuvre d’esprit. Sensibilisés, les écrivains haussent le ton pour réclamer leurs droits d’auteur.

L’écrivaine Clémentine Luzayadio pense que la journée du 23 avril doit interpeller les responsables de la SOCODA et permettre aux auteurs de tirer profit de leurs œuvres d’esprit. La SOCODA, d’après elle, devrait avant tout corriger les erreurs de la SONECA. Ce sera une meilleure façon de diriger et de repartir les droits à tous les auteurs d’œuvre d’esprit. Notamment, des écrivains, des artistes… L’écrivaine invite à ce propos les Kinois à la lecture pour enrichir leurs connaissances.

Mme Fanfan Kambani, chercheure et auteure de deux ouvrages sur les infections sexuellement transmissibles et la stérilité précoce, est monté au créneau pour réclamer ses droits : « Nous devrons jouir de nos œuvres d’esprit. Pour écrire, on se documente abondamment. Il nous faudra alors bénéficier de nos droits d’auteur. Une fois qu’on en jouira pleinement, nous nous sentirons actives pour chercher de nouvelles maladies et des pistes de solution ».

« LES KINOIS N’ONT PAS LE GOÛT DE LA LECTURE »

Pour sa part, Jean-Baly Katumbayi regrette le fait que les droits d’auteurs et droits voisins ne sont pas respectés en RDC. La société congolaise des droits d’auteur devrait, selon lui, veiller aux œuvres d’esprit, mais également percevoir les frais qui reviennent de droit aux écrivains dans les terrasses, boîtes de nuit, églises, librairies... La SOCODA, poursuit Jean-Baly Katumbayi, doit aussi repartir équitablement ces droits d’auteurs.

Sabin Wembia, lui, déplore le fait que les livres traînent dans les librairies. « Les Kinois, argumente-t-il, n’ont pas le goût de la lecture. C’est ce qui tue premièrement les écrivains. Or, la bonne lecture ouvre l’esprit. Les ouvrages nous permettent de connaître, de comprendre et de nous ouvrir dans plusieurs domaines. Les Kinois doivent donc changer leurs mentalités ».

AU CONGO, LES LIVRES SERVENT DE DÉCOR

Marcel Bomboko, quant à lui, voit les choses autrement. Il estime que les Congolais commencent petit-à-petit à changer de mentalité et à cultiver l’esprit de la lecture. « Cela se justifie par diverses raisons, note Marcel Bomboko. Actuellement, les jeunes filles et garçons se pressent pour s’approvisionner en ouvrages. C’est le prix du livre qui fait parfois défaut. Les enfants des personnes nanties ont des livres qui servent de décor. Tandis que ceux des familles pauvres en ont besoin pour assouvir leur savoir, mais ils manquent d’argent pour s’en procurer ».

Marie-Charlie Ebene, auteure de deux essais, est convaincue que la SOCODA est différente de la SONECA. Cependant, pense-t-elle, « il faut soutenir les responsables de cette nouvelle société pour que les choses marchent. Ils sont des humains comme nous. Ils peuvent trébucher comme l’ancienne société. Mais encourageons-les pour l’intérêt de nos œuvres d’esprit ».

En définitive, Jossart Ilumbe, médecin et écrivain dans les domaines de la santé publique, recommande à la SOCODA de prendre ses responsabilités en main. « La Société congolaise des droits d’auteur, indique-t-il, doit organiser des journées de sensibilisation à l’intention de tous les auteurs d’œuvres d’esprit. De telles assisses seront bénéfiques pour tous. La SOCODA est censée vulgariser et identifier clairement dans quel domaine elle doit percevoir ».