Politique
C’en est fini avec le Parti Lumumbiste Unifié (PALU). La descente aux enfers du parti cher à Antoine Gizenga vient de se confirmer une fois de plus après l’élection des gouverneurs de 21 provinces démembrées. En parcourant la liste des nouveaux élus, l’on ne voit nulle part un membre du PALU. Le seul candidat qui s’est présenté sous le label de ce parti au Kwango a été battu à plate couture par le candidat de la Majorité présidentielle (MP). Les analystes de la politique congolaise s’étaient d’ailleurs posé la question de savoir pourquoi le PALU a-t-il eu la témérité d’aligner un candidat face à la MP ?
Le revers du PALU ne doit plus faire mystère en dépit du fait que, selon les informations très crédibles, M. Kinyoka Kaba Lumuna Godel, étiqueté officiellement MP et élu gouverneur de la province du Kwilu, serait membre de ce parti. Un gouverneur sur 19 élus est un résultat catastrophique. Et lorsqu’on sait qu’à l’issue de l’élection des bureaux des assemblées provinciales qui a précédé celle des gouverneurs, le parti de Gizenga n’a obtenu aucun poste, il y a de quoi chanter le requiem pour lui.
Qu’est-ce qui peut justifier la déconfiture de cette formation qui passait pour un allié de taille d’abord de l’Alliance pour la Majorité présidentielle (AMP) et ensuite de la MP ? Pour rappel, en 2006, en l’absence de l’UDPS qui avait opté pour le boycott des élections, le PALU avait joué le rôle de faiseur des rois entre Joseph Kabila, arrivé en tête à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, et son challenger Jean-Pierre Bemba Gombo. Sans surprise, Antoine Gizenga s’est arrangé du côté de Kabila au nom de l’idéologie lumumbiste dont ils se réclament. Cet accord a permis à Joseph Kabila de remporter le second tour de la présidentielle. En guise de récompense, Antoine Gizenga a été nommé Premier ministre bien que son parti n’ait pas obtenu le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale. Après la démission de Gizenga, Joseph Kabila a respecté son engagement vis-à-vis du PALU en nommant Adolphe Muzito à la Primature pour le reste de son quinquennat.Jusqu’à la veille des élections de 2011 le parti de Gizenga semblait encore avoir de l’aura surtout au Kwilu.
Mais les choses se sont gâtées pour le PALU après les législatives de novembre 2011 où il a subi une chute terrible en passant de 34 députés à 17. Avec un tel score, il faut avouer que la MP ne devait plus avoir la même considération pour ce parti, surtout qu’avec l’élection présidentielle à un seul tour il avait perdu son rôle de faiseur des rois. L’autre grande faiblesse du PALU c’est sa faible sphère d’influence limitée au seul Kwilu. Encore qu’ici, il n’est pas le seul maître du terrain.
Comme le Parti Communiste Français
La conséquence de cette perte d’influence du PALU sur l’échiquier politique national a été ressentie lors de la constitution du Bureau de l’Assemblée nationale où aucun poste ne lui a été réservé. La pilule a été amère lors de la formation du gouvernement de cohésion nationale où le parti ne compte que deux ou trois ministres. Petit à petit, cette formation politique est en train de devenir une coquille vide qui, à la longue, risque de disparaître de la scène comme l’a été le Parti communiste français (PCF).
Les observateurs de la scène politique congolaise savent que le PALU est confronté à une grave crise qui ne dit pas son nom. Les cadres des tribus autres que les Pende accusent ceux-ci de prendre le parti en otage en le considérant comme leur propriété privée. La mise à l’écart de Godefroid Mayobo qui était considéré comme l’idéologue du parti a été très mal perçue par la frange des Yansi, dont fait partie Mayobo. La goutte qui a fait déborder le vase a été la révocation de Mme Marie-Laure Kawanda, qui représentait les Mbunda d’Idiofa, un des territoires du Kwilu où le PALU est solidement implanté. La nomination du propre fils de Gizenga en qualité de secrétaire permanent porte -parole du parti est venue confirmer la mainmise de la famille biologique sur le parti.
Déçus par le bilan mitigé des 5 ans de leur parti à la tête du gouvernement et découragés par des querelles intestines qui le minent, plusieurs cadres du PALU ont décidé d’aller voir ailleurs. Les prochaines élections législatives vont,sans aucune surprise,sonner le glas de ce qui était considéré autrefois comme une force politique alternative au régime dictatorial mobutiste. Malheureusement…
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