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Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye (TPIY) condamne l'ex-président des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic à 40 ans de prison en le reconnaissant notamment coupable de génocide pour son implication dans le massacre de Srebrenica de juillet 1995.
Vingt-quatre ans après le début de la guerre en Bosnie-Herzégovine, le leader des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a été condamné à quarante ans de prison jeudi par la justice internationale à La Haye. Le procureur qui le poursuivait pour onze chefs d’accusations, dont deux de génocide, avait dans son réquisitoire réclamé la prison à vie pour l’accusé. C’est la première fois qu’un responsable politique de ce niveau est condamné par le Tribunal, une institution créée par l’Onu en 1993 avec l’idée que la peur du jugement pourrait convaincre les leaders de l’ex-Yougoslavie de faire cesser les violences déchirant la région depuis 1991.
Donnant lecture du verdict du procès-fleuve de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, le président du tribunal, O-Gon Kwon, a déclaré que Karadzic était individuellement responsable du massacre de Srebrenica où 8000 musulmans – hommes et adolescents – ont été tués par des séparatistes bosno-serbes.
Le massacre de Srebrenica
Le 11 juillet 1995, quelques mois avant la fin de la guerre interethnique de 1992-1995, les troupes serbes bosniennes avaient pris le contrôle de Srebrenica, une enclave musulmane en Bosnie orientale proclamée en 1993 « zone protégée » de l'Organisation des Nations unies (ONU).
Quelque 8000 musulmans ont alors été capturés et tués par les forces du général Ratko Mladic. Plus de 25 000 personnes avaient réussi à fuir dans les bois, mais plusieurs ont péri dans les embuscades des soldats bosno-serbes déguisés avec des uniformes de l'ONU. Ces massacres sont considérés comme les pires depuis la Seconde Guerre mondiale.
Siège de Sarajevo
Le Tribunal a également reconnu Karadzic responsable des 43 mois de siège de Sarajevo au cours desquels 11.500 personnes sont mortes entre 1992 et 1995.
Selon le TPIY, le siège de Sarajevo – au cours duquel les habitants de la ville ont été bombardés et visés par des tireurs embusqués - n'aurait pu se produire sans le soutien de Radovan Karadzic.
L'ancien président séparatiste serbe de Bosnie a également été jugé responsable de crimes contre l'humanité, mais pas de génocide, dans plusieurs municipalités de Bosnie.
Le Tribunal a estimé que les preuves de génocide en lien avec les meurtres commis contre les musulmans et les Croates de Bosnie dans les municipalités de l'ancienne république n'étaient pas suffisamment étayées.
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Reconnu coupable de génocide, l'ancein leader serbe Radovan Karadzic écope de 40 ans de prison. (Ph. : Robin Van Lonkhuijsen)