Louis-Alphonse Koyagialo en Afrique du Sud pour un contrôle médical

Admis à l’Hôpital du Cinquantenaire à Kinshasa le 8 avril, le gouverneur de l’Equateur, Louis-Alphonse Koyagialo, est parti hier lundi 14 avril pour l’Afrique du Sud en vue d’y subir un contrôle médical. Pour assurer son intérim à la tête de la province, Koyagialo, qui a parlé avec son vice-gouverneur peu avant de s’envoler, lui a adjoint le ministre provincial de la Justice, Pascal Selinga, pour signer conjointement certains documents. Garde-fou oblige…

Le gouverneur de l’Equateur, Louis-Alphonse Koyagialo, a quitté Kinshasa hier lundi en milieu d’après-midi par un jet affrété par le Gouvernement pour l’Afrique du Sud où il doit faire un check-up. Certains membres de sa famille biologique et de son cabinet contactés par "Forum des As" soutiennent, sans doute pour contrer les spéculations qui vont bon train déjà qu’« il était prévu que le gouverneur rentre en Afrique du Sud pour le contrôle médical. C’est quelque chose de normal quand on a été malade ». Pour son entourage donc, le second voyage de Koyagialo au pays de Mandela n’est nullement synonyme d’une rechute en rapport avec des ennuis cardiaques.

Victime d’un malaise lié à la prise des médicaments contre le paludisme depuis Mbandaka, l’état du gouverneur avait nécessité une prise en charge par des mains plus expertes et dans une institution mieux équipée. Il a alors été diligemment conduit le 8 avril à l’Hôpital du Cinquantenaire, le nec plus ultra médical de la RD Congo où, aux dires des siens quatre jours plus tard, « a récupéré de mieux en mieux sa santé, sous un attentif contrôle du staff médical ». La preuve, soutient l’entourage du patron de l’administration provinciale de l’Equateur, « le gouverneur a parlé avec Sébastien Impeto, son vice-gouverneur hier au téléphone dans la matinée ». Dans la même matinée de lundi 14 avril, le gouverneur Koyagialo a reçu la visite du Premier ministre Matata Ponyo venu le réconforter avant de s’envoler en Afrique du Sud voir son médecin traitant.

PASCAL SELINGA COMME CONTREPOIDS

Pour assurer son intérim à la tête de la province, Louis Alphonse Koyagialo a adressé samedi 12 avril une lettre au vice-gouverneur Sébastien Impeto, dans laquelle il lui a adjoint le ministre provincial de la Justice, Droits humains, lutte contre la corruption, Pascal Selinga Kodeye Wene du MSR. C’est avec lui que le vice-gouverneur Impeto va signer conjointement certains documents. C’est la seconde fois que Koyagialo fait appel à son ministre de la Justice pour cogérer la province avec Impeto à son absence. Il l’a fait la première fois lors de la récente réunion inter institutionnelle à Goma au Nord-Kivu. Mais Sébastien Impeto avait écrit une lettre pour récuser cette procédure. Mais des sources à l’Equateur disent que « c’est pour éviter des abus » que le gouverneur lui a adjoint Selinga. En temps normal, Sébastien Impeto serait le principal collaborateur de Koyagialo. Mais depuis que certaines langues ont achevé d’arguer que le vice-gouverneur aurait cherché à enterrer vivant son chef alors en soins médicaux à l’étranger, la méfiance s’est installée entre eux. L’ambiance, très délétère, qui a entouré le retour de Koyagialo à Mbandaka le 15 mars dernier, au terme d’un séjour médical de six mois en Afrique du Sud et de trois semaines de repos dans la capitale Kinshasa, dit tout des relations entre les deux hommes. Pourquoi tant de vindictes contre la personne d’un frère, qui après avoir servi la RDC dans d’autres provinces avec succès, déclare vouloir faire profiter cette expertise à sa propre province ?

EVITER DE TOMBER DANS LA PREJUDICIABLE GESTION DE LA PROVINCE PAR INTERIM

Le souhait des ressortissants de l’Equateur est que le gouverneur Koyagialo puisse recouvrer sa santé dans les meilleurs délais et retrouver par la même occasion son fauteuil à la tête de la province qui n’a que trop souffert des querelles intestines de ses propres fils et filles. Et après ces quatre précédentes années de gestion politique et économique chaotique de son fougueux prédécesseur, les Equatoriens craignent justement un retour en arrière qui ramènerait la province à une dommageable gestion par intérim que pourrait occasionner une longue ou une totale incapacité physique de Koyagialo. L’élection du gouverneur de l’Équateur était intervenue trois mois après que le président Kabila a révoqué Jean-Claude Baende. Ce dernier entretenait des relations très conflictuelles avec l’assemblée provinciale. Ce qui avait pour conséquence de bloquer la bonne marche des institutions provinciales.