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Qui a tué les Casques bleus tanzaniens dans l'est de la République Démocratique du Congo, le 5 mai 2015 ? La question se pose toujours aujourd'hui puisque les premiers éléments de l'enquête congolaise contredisent les conclusions récentes des experts des Nations unies. Ces experts avaient fait état, dans une note confidentielle, de la responsabilité des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans cette embuscade dans le territoire de Beni. Immédiatement après ces révélations, les autorités de RDC ont ouvert une enquête. Ce samedi 5 mars, RFI vous dévoile les premiers éléments du rapport de la justice militaire congolaise selon lequel cette attaque a été menée par les rebelles ADF-Nalu et que les soldats des FARDC ne sont arrivés sur place qu'après la fusillade.
L'auditorat militaire de Beni a interrogé cinq personnes parmi lesquelles quatre officiers déployés dans le territoire de Beni au moment des faits, et une victime, un moto taxi.
Cinq témoins qui auraient tous démenti la version établie par le groupe d'experts. Le commandant du premier bataillon basé à Mayi Moya, non loin du lieu de l'attaque, était à Oicha et dit avoir reçu un coup de fil lui annonçant que la localité était attaquée. Il explique avoir pris une moto avec son escorte pour se rendre sur les lieux. Au vu des crépitements de balles et après quelques échanges de coups de feu, il a préféré partir chercher des renforts.
Selon ce rapport d'enquête et les témoignages cités, les militaires congolais ne seraient ensuite arrivés sur les lieux de l'attaque qu'après la fin des hostilités et auraient découvert les corps de deux Casques bleus tanzaniens et trois civils. Ils auraient aussi récupéré les armes abandonnées par les Tanzaniens qu'ils ont restituées par la suite, précise le rapport.
Le témoin civil interrogé aurait, lui, expliqué qu'il était derrière le convoi des Tanzaniens quand l'attaque a eu lieu. Elle a été menée, aurait-il dit à la justice militaire, par des civils armés, femmes et enfants inclus que le rapport identifie comme des ADF-Nalu.
L’auditorat militaire dit également avoir rencontré un représentant du groupe d’experts. On apprend, à travers ce rapport, que les experts onusiens ont aussi cinq témoins qui confirment leur version des faits, à savoir un ADF, un officier FARDC et trois civils qui, auraient-ils expliqué à l'armée congolaise, ne parlent pas la même langue et n'auraient pas pu s'entendre sur une même version des faits.
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