Anarchie foncière à Kinshasa : une antenne de télécommunication en plein boulevard à Yolo-Sud

Si l’on n’y prend garde, le boulevard Ezo, à Yolo-Sud devra disparaître du répertoire de grandes artères de Kinshasa. Et pour cause ? Les travaux de tous genres qui de temps à autres sont entrepris sur cette artère, travaux au nombre desquels l’érection d’une antenne appartenant à une entreprise de communication. C’est ce qui s’appelle, à juste titre d’ailleurs, anarchie foncière. 

Le boulevard Ezo, Yolo-Sud, va-t-il ou non disparaître ? C’est la question que se posent tous les observateurs intéressés depuis quelques années déjà. Il se passe quelque chose de louche, à voir comment cette voie d’intérêt public est spoliée de temps à autre, et ce, sous le regard coupable et complice de ceux-là même censés militer pour son existence.

Depuis près de trois semaines déjà, une antenne de près de 40 m de hauteur s’est élevée dans les airs, antenne dont la base mesure près de 6 m2, appartenant à une entreprise de communication. Les travaux à cet effet avaient commencé près d’un mois avant. Pendant près de trois semaines, les travaux avaient maille à partir car en dépit  de motopompe, l’eau jaillissait sans cesse du trou d’environ 3 mètres de profondeur destiné a recevoir les colonnes sur lesquelles devait être posée l’antenne.

Contre vents et marées, l’antenne s’est élevée dans les airs, cette antenne qui est visible aujourd’hui dans un rayon de 1.000 mètres et qui ressemble droitement à la Tour Eiffel. Antenne qui vient s’ajouter aux toilettes publiques en plein boulevard Ezo, toilettes publiques construites il y a près de 10 mois déjà grâce au financement d’un député élu de la Funa.

A cause de  cette antenne,  le cimetière de véhicules visible au milieu du boulevard s’est déplacé à 3 mètres vers le terrain de foot en activité. Sans oublier cette terrasse dont les activités demarrent chaque jour à partir de 14 h 00 lorsque chaises et tables sont  déposées en plein boulevard, entre le terrain et les véhicules. Ce décor vient s’ajouter à celui dont nous avions fait écho dans l’une de nos éditions précédentes, à savoir les bureaux du sous Ciat Pinzi et le marché, les deux toujours en plein boulevard.

Question : si le chef du quartier Pinzi et le bourgmestre de Kalamu sont au courant de ces constructions (ils doivent en tout cas être au courant), ont-ils fait rapport à la hiérarchie quant  à cette anarchie ? 

Retour des inondations

De l’autre côté, sur son tronçon compris entre la maison Concerto et le rond-point, au croisement avec l’avenue de l’Université, c’est le retour des inondations qui est constaté. Ces inondations pour lesquelles les habitants du Camp Pinzi et les abonnés de boulevard Ezo croyaient avoir dit adieu. Mais que voulez-vous, les jeunes (une vingtaine) qui étaient recrutés par Omer Egwake dans ses prérogatives de ministre de l’Urbanisme pour l’entretien des caniveaux s’étant évanouis dans la nature (sic), les inondations ne devaient qu’être de retour. Et comme l’on peut s’en rendre compte, s’engager sur ce boulevard, l’unique que compte Kalamu Yolo, n’est pas unee partie plaisir.

Si l’on ne veut pas qu’un jour l’on se réveille devant un hôtel trois étoiles sur ce boulevard, les autorités de la ville doivent s’investir dans ce dossier pour savoir le montant perçu quant à cette antenne et surtout l’orientation de cet argent car, depuis que les entreprises de communication sont dans nos murs, l’érection d’une antenne quelque part est une affaire de gros sous. Mais il faudra au nom de l’argent, sacrifier une voie publique.