Provinces
Le 12 mars 2012, un monument dédié à la femme katangaise a été érigé par le ministère du Genre, Famille et Enfants. Cependant, treize ans plus tard, ce monument est presque complètement délaissé, et aucune action ni commémoration n'a été organisée pour honorer le courage de ces femmes durant la sécession katangaise. Ce mois de mars, dédié à la défense des droits des femmes, aurait été l'occasion idéale pour rendre hommage à leur bravoure, mais cela a été une opportunité manquée.
Le monument, intitulé « De la femme Katangaise », se trouve à l’intersection des avenues Femmes Katangaise et du boulevard Katuba, à Lubumbashi. Il est constitué d'une statue en bronze représentant une femme coiffée de nattes, vêtue d’une blouse et d’un pagne, regardant vers le ciel. Dans sa main, elle tient la croisette de la ville de Lubumbashi, un symbole de la richesse du sous-sol. Pourtant, ce monument passe inaperçu. « Y a-t-il un monument ici ? » s’étonne un habitant du coin.
À l'abandon ?
Effectivement, ce monument est difficile à apercevoir, car il est couvert de rouille, signe évident de son abandon. Il est devenu poussiéreux, et des étals de petits commerçants ont été installés autour de lui. Des déchets provenant des conduites d’eau entourent la statue, et celle-ci a même légèrement perdu sa forme initiale, probablement à cause des travaux réalisés à proximité. Ce monument semble être dans les oubliettes, bien qu'il soit le symbole de la résistance et du courage des femmes katangaises.
Maguy Kanay Mushitu, point focal du Cadre de Concertation de la Femme Congolaise (CAFCO), déplore cet état de fait. « Ce monument est oublié. Des bâtiments ont été construits autour de lui, et il n’est plus pris en compte comme il le mérite. Pourtant, il a une signification très importante ! », explique-t-elle.
Une histoire de bravoure
Malgré son état déplorable, les riverains se souviennent de l’histoire qu’il incarne. « Je me souviens du jour où ce monument a été installé. Il y avait même une femme, témoin de l’histoire de ces femmes, qui avait participé à l’événement », se souvient Ngoy Kalonga, un habitant du quartier âgé d'une quarantaine d'années.
Pour rappel, en 1962, lors de la sécession du Katanga, les Casques bleus de l’ONU, présents dans la province sécessionniste, avaient érigé des barrières dans la ville de Lubumbashi, notamment au niveau du tunnel menant à la commune de Kampemba et près de l’Institut Salama. Le 12 juin de cette année-là, excédées par la présence de ces troupes, les femmes katangaises ont décidé de prendre les choses en main. « Les femmes katangaises ont décidé de les affronter », raconte Marcel Yabili, avocat et écrivain. Des échauffourées éclatent, et les femmes, en signe de défi, se sont dénudées en direction des militaires onusiens, ce qui a effrayé ces derniers et les a contraints à abandonner leurs positions.
L’écrivain insiste sur le fait qu’il n’y a pas eu de massacres de femmes ce jour-là, mais que cela reste un exemple de résistance remarquable. « C’est un parfait exemple d’héroïsme féminin, une histoire qui mérite d’être enseignée dans nos écoles », conclut un jeune diplômé récemment sorti de l’université.
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