MSF lance un rapport axé sur les récits des personnes soignées en Ituri

Un rapport intitulé «Risquer sa vie pour survivre: Ituri terre de violences et de déplacements », des équipes de l’Organisation médicale humanitaire d’urgence Médecins sans frontières (MSF) a été lancé mardi 25 mars 2025, lors d’un café de presse tenu à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

« Aujourd’hui 25 mars MSF lance officiellement son rapport Risquer sa vie pour survivre: Ituri terre de violences et de déplacements, en se focalisant sur les données des deux dernières années (2023-2024) de récits poignants des violences inacceptables à l’encontre des structures de santé en Ituri », a déclaré Emmanuel Lampaert, représentant Pays de MSF en RDC.

« Présente en Ituri depuis 2003 et dans le territoire de Djugu, Mahagi, et dans la ville de Bunia, MSF, à travers son rapport et ses activités médicales, a été témoin depuis des années des violences inacceptables à l’encontre également des populations civiles. C’est dans ce contexte que nous avons décidé de tirer la sonnette d’alarme à travers ce rapport », a-t-il ajouté.

Pour M. Lampaert, « Risquer sa vie pour survivre » comme titre évocateur du présent rapport, se justifie par les récits poignants racontés par chacune de personnes soignées et surtout activement écoutées. « Ce récit traduit des situations de drames humains vécus par les hommes et femmes, surtout des enfants qui ne sont pas épargnés par les épisodes de conflits. L’objectif est de porter à la connaissance du public les violences dont MSF est témoin dans la conduite de ses activités médicales et relayer la voix des personnes affectées par ces violences en Ituri », a-t-il dit.

« Le personnel de santé et les humanitaires risquent leurs vies pour en sauver d’autres, ceci est inacceptable et tout le monde doit se mobiliser pour que cela s’arrête », a-t-il affirmé.

Selon lui, les populations forcées de se déplacer vivent dans des conditions déplorables et la souffrance psychique aiguë qui rappelle une insouciance quand on observe l’insuffisance dans la mobilisation à tout le niveau pour mettre fin à ce drame.

Face à ce constat, MSF conformément à ses principes et ses valeurs, se doit de tirer sur la sonnette d’alarme en portant la voix de ceux ou celles parfois qui n’ont pas de voix, et plaider pour qu’Ituri ne tombe pas dans l’oubli en ce moment où l’Est de la RDC traverse une crise profonde.

Il a attiré l’attention de la communauté humanitaire sur l’aggravation davantage de la situation en Ituri, et des bailleurs des fonds sur les conséquences de coûts budgétaires ainsi que leurs implications pour les plus vulnérables.

Il a, au nom de bénéficiaires, invité les autorités politiques (le Gouvernement de la RDC) de manière plus spécifique à prendre toutes les mesures utiles pour améliorer le niveau d’investissement afin de renforcer le système de santé en Ituri qui a été gravement affaibli par des années des violences et pillages.