« Le président Tshisekedi avait raison de dire qu'il y ait des connexions sérieuses entre le président Kabila, l'AFC et le M23 » (Alain-André Atundu)

« Logiquement, c'est le temps qui nous révèle le lien profond qu'il y a entre le président Kabila et le M23 et il l'a dit dans sa tribune », estime Alain André Atundu, ancien porte-parole de la majorité présidentielle sous le régime de Joseph Kabila.

Il constate que « le président Tshisekedi avait raison de dire qu'il y ait des connexions sérieuses entre le président Kabila, l'AFC et le M23. Au fait de l’analyse géopolitique, il faut le savoir. Il ne faut pas se cacher la vérité, ni par pudeur, ni par respect humain ».

Pour lui, « la vérité, c'est que l'AFC, le M23, et tous ceux qui les soutiennent œuvrent sous la responsabilité de Kagame et du Rwanda. Les autres qui veulent reconquérir l'indépendance de la République travaillent sous la houlette du président Tshisekedi. Donc, nous nous trouvons entre le camp de la patrie et le camp du Rwanda. Il faut choisir ».

L'immoralité de Joseph Kabila

« Le président Kabila n'a pas eu un seul petit mot de compassion pour les atrocités subies par les populations du Kivu. Aucun mot de compassion, sinon, la souffrance à récupérer le pouvoir, d'après sa tribune », déplore Alain André Atundu, en réaction à la tribune de l'ancien président Joseph Kabila, publiée dans les médias sud-africains.

Et de poursuivre : « De l'autre côté, nous avons un président préoccupé par les atrocités que subit son peuple et qui voudrait y mettre fin. Vous voulez empêcher à ce président là de mettre fin aux atrocités de son peuple pour qu'on discute d'abord du partage du pouvoir ? Non, c'est immoral ! ».

Revenant notamment sur la déclaration de Joseph Kabila, affirmant à demi-mot que le M23 a des revendications légitimes, l'ancien porte-parole de la majorité présidentielle note que « lorsqu'il dit que le M23 a des revendications légitimes, mais que dit la constitution lorsqu'on a des revendications légitimes ? La constitution dit de prendre les armes ? Au contraire, la constitution dit dans son article 64 que le peuple doit se lever contre celui qui veut prendre le pouvoir par les armes ».

Il estime donc qu'à travers sa tribune, Joseph Kabila « pousse le M23 à prendre les armes et il demande au peuple congolais de croiser les bras. C'est contre-nature ».

Et de s'interroger : « Revendications légitimes, illégitimes, etc, on va aboutir à quoi ? Partage de responsabilités, mixage, brassage dans les administrations. Est-ce la priorité par rapport à celui qui veut sauver les congolais des atrocités, des armées d'occupation ? C'est immoral d'établir une équation ».

Appeler plutôt à l'unité nationale

Déçu de la sortie médiatique de l'ancien président, Alain André Atundu affirme qu’« aujourd'hui, ce que le peuple congolais attend d'un ancien président de la République, par ailleurs, sénateur à vie, c'est d'appeler les gens à se mettre derrière Tshisekedi pour bouter l'ennemi dehors et créer les conditions pour que nous réfléchissions. Sinon, c'est faire l'œuvre de l'étranger ».

Il rappelle, d'ailleurs, que « les impératifs de son statut lui interdisent d'avoir partie liée avec l'étranger. Son statut d'ancien Chef d'État ne pouvait pas marcher contre notre pays ».

André-Alain Atundu se demande, finalement « pourquoi le président Kabila, qui a cédé le pouvoir de façon démocratique à la suite de la victoire du président Tshisekedi, n'attend-il pas la fin du mandat du président de la République pour se remettre dans le jeu ? Pourquoi veut-il remplacer un pouvoir démocratique par un pouvoir despotique du type FPR CE ? ».