Monde
L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro a été inculpé mardi pour un projet présumé de coup d'État, visant à empêcher le retour au pouvoir de son successeur Lula. La Cour suprême devra désormais décider de l'ouverture ou non d'un procès.
L'étau se resserre autour de Jair Bolsonaro. L'ex-président brésilien a été inculpé mardi 18 février pour un projet présumé de "coup d'État" visant à empêcher le retour au pouvoir de son successeur Luiz Inacio Lula da Silva (dit Lula) après le scrutin de 2022.
L'annonce est tombée dans la soirée, le parquet ayant détaillé dans un communiqué l'inculpation de l'ancien dirigeant d'extrême droite (2019-2022) et de 33 autres suspects "accusés d'avoir incité et exécuté des actes contraires aux trois pouvoirs et à l'État de droit démocratique".
L'acte d'accusation justifiant les inculpations a été remis à la Cour suprême, qui doit à présent décider de l'ouverture ou non d'un procès.
"Opération Poignard vert et jaune"
Selon le parquet, cette conspiration présumée "avait pour leaders le président (Bolsonaro) et son candidat à la vice-présidence (Walter Braga Netto), qui alliés à d'autres individus, civils et militaires, ont tenté d'empêcher, de façon coordonnée, que le résultat de l'élection présidentielle de 2022 soit appliqué".
"Les investigations ont révélé que le plan de coup d'État envisageait jusqu'à la mort du président et du vice-président élus, ainsi qu'un juge de la Cour suprême. Ce plan avait le consentement du président" Bolsonaro, a précisé le parquet.
Une allusion à un plan de triple assassinat intitulé "Opération Poignard vert et jaune" (les couleurs du drapeau brésilien), devait, selon les enquêteurs, être mis à exécution par des membres des forces spéciales de l'armée, après la victoire électorale de Lula fin octobre 2022 et avant son investiture le 1ᵉʳ janvier 2023.
L'inculpation est basée sur un rapport d'enquête de la police fédérale, selon lequel l'ancien président du Brésil a "planifié (...) et a pris part de façon directe" à ce projet présumé de coup d'État.
Ce projet n'a pas abouti "en raison de circonstances allant contre sa volonté", notamment du manque de soutien des principaux de l'armée brésilienne, selon ce rapport de 800 pages présentant des preuves réunies durant deux ans d'enquête.
Une "accusation vide" selon l'entourage de l'ex-président
Le rapport fait également état de l'implication présumée de l'ex-président dans l'ébauche d'un décret qui aurait justifié la déclaration de l'état de siège pour annuler le scrutin remporté contre lui par Lula fin octobre 2022.
Ce décret prévoyait entre autres, selon les enquêteurs, la convocation de nouvelles élections et la détention du juge Alexandre de Moraes, alors président du Tribunal supérieur électoral (TSE).
Une "dernière tentative" de coup d'État a eu lieu le 8 janvier, lors des émeutes de Brasilia, quand des milliers de bolsonaristes ont saccagé les lieux de pouvoir à Brasilia, une semaine après l'investiture de Lula, a souligné le parquet.
Ils ont été "encouragés" par l'ex-président et les autres membres de la conspiration présumée.
"La tentative de coup d'État dans des bâtiments publics vides s'est transformée en accusation vide, sans aucune preuve contre Bolsonaro", a réagi sur le réseau social X son fils aîné, le sénateur Flavio Bolsonaro.
"Je ne suis pas du tout inquiet au sujet de ces accusations", avait affirmé l'ex-président mardi à des journalistes, après un déjeuner avec des dirigeants de l'opposition à Brasilia, quelques heures avant l'annonce de son inculpation.
Interdit de quitter le Brésil depuis février, Jair Bolsonaro, 69 ans, est inéligible jusqu'en 2030 pour désinformation sur le système d'urnes électroniques utilisé lors du dernier scrutin.
Il espère toutefois faire annuler cette condamnation pour se présenter à la présidentielle en 2026, face à Lula dont la popularité est en berne, selon un sondage publié la semaine dernière par l'institut de référence Datafolha.
En décembre, la police fédérale a arrêté l'ancien ministre de la Défense de Jair Bolsonaro, Walter Braga Netto, accusé de faire entrave à l'enquête. Il fait partie des 34 suspects inculpés mardi.
Le général Augusto Heleno, qui comme ministre du Cabinet de sécurité institutionnelle était considéré comme l'éminence grise du président Bolsonaro, est aussi visé. De même qu'Alexandre Ramagem, son chef des services de renseignement à l'époque.
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