Rumba congolaise : « On doit garder le fond et innover dans la forme ! » (Héritier Watanabé)

Le chanteur Héritier Watanabé a apprécié, lundi 5 août 204, dans un entretien l’évolution de la rumba congolaise grâce aux innovations incluses dans la forme, tout en appelant au maintien du fond.

« Dans la rumba congolaise, on doit garder le fond et innover dans la forme ! », a déclaré le chanteur Héritier Watanabé, répondant à une question sur l’évolution de la rumba congolaise depuis sa création. Et d’ajouter : « Moi, je souhaite que la rumba congolaise s’ouvre à d’autres horizons, qu’on la développe (…) Chacun peut donc y apporter sa touche mais en gardant la base fondamentale ».

Pour lui, la rumba congolaise incarne la culture congolaise, une vie et une fierté nationale qui est ancrée dans l’âme profonde du Congolais partout dans le monde. « Même lorsque vous écoutez les artistes franco congolais qui évoluent en France, vous remarquerez les nuances fondamentales de la rumba congolaise (…) Prenez l’exemple de Maitre Gim’s dont le père Djuna Djanana, musicien réputé, a vécu à Kinshasa et a évolué dans le groupe Viva La Musica de feu Papa Wemba. Lorsqu’il chante, il y a quelque chose de la rumba congolaise », a-t-il expliqué.

Hommage aux pionniers de la rumba congolaise

Par ailleurs, il a reconnu l’influence que la rumba congolaise et ses pionniers ont exercée sur sa personne. « Si aujourd’hui, je suis artiste, je me suis référé aux pionniers de notre musique (…) Je citerai Tabu Ley Rochereau, King Kester Emeneya qui est un grand chanteur de chez moi, une des grandes légendes, il y a Madilu Multi System aux cotés de Luambo Makiadi Franco au sein du Tout puissant OK Jazz, feu Debaba Mbaki avec Papa Wemba (…) Ce sont des références grâce à qui j’ai performé l’art de chanter », a dit le chanteur.

Par un clin d’œil, il a également adjoint les leaders de la génération musicale issue de l’orchestre Wenge Musica 4X4, Tout Terrain. « J’ai eu également la chance côtoyé les têtes pensantes du clan Wenge notamment JB Mpiana et Werrason (…) C’est ce dernier qui m’a propulsé. Pour moi, je suis l’héritier de tous ces ainés sus cités », a-t-il souligné.

Poursuivant dans sa réflexion, Héritier Watanabé a relevé la contribution à sa juste valeur des artistes de la génération actuelle. « Il faut l’admettre qu’il y a aujourd’hui quelques jeunes qui ont proposé des tubes à succès, lesquels ont défendu la musique congolaise lorsque la sphère musicale au pays, a été confrontée entre 2010 et 2022 à une trêve due à la résistance de nos compatriotes dans la diaspora », a déclaré Héritier. Il a précisé : « Malgré ce coup dur qui a bénéficié à d’autres communautés, nous avons assuré et aujourd’hui que les choses ont repris, je pense que nous récupéré notre flambeau ».

« Chemin de la gloire » à « la Seine musicale »

Parlant de son expérience dans la rumba congolaise, en rapport de son récent album intitulé « Chemin de la gloire », Héritier Watanabe a indiqué avoir apporté une touche particulière dans la conception, le rendant plus festif. « J’avais voulu réaliser une rumba à ma manière. Des chœurs enchanteurs qui font de cet album, un voyage dans la musique. (…) De la première à la dix-huitième chanson, il n’y a similitude. Chacune des chansons a une particularité, à tendance fougueuse, pour certaines, et doucereuse, pour d’autres », a dit l’artiste.

L’occasion de son passage le 21 septembre 2024 à la salle « La Seine musicale » à Bologne Billancourt, en région parisienne en France, est envisagée, pour lui, une opportunité de présenter non seulement de sa nouvelle trouvaille artistique mais plutôt, de déferler tout ce qu’il a produit le long de sa carrière musicale. « A la Seine musicale, il s’agira de présenter le contenu de toute ma carrière parce qu’aucun de mes albums n’a eu droit à des scènes européennes en raison de ce que j’ai plus haut au sujet de nos compatriotes dans la diaspora (…) Ce ne sera pas seulement le chant mais la danse aussi. L’équipe est déjà à pied d’œuvre à Kinshasa », afait savoir Héritier, avant d’inviter les amoureux de la musique africaine à le soutenir.

Chanteur, danseur et interprète de la République démocratique du Congo, Héritier Bondongo Kabeya s’est fait connaître à l’âge de 16 ans lorsqu’il a été influence par la musique du groupe Wenge Musica Maison Mère de Werrason. Après seize années d’attachement, il démissionne en 2015 et se lance dans la carrière solo. Avec à son actif trois albums notamment « Retirada » en 2016, « Mi ange, Mi démon » en 2021 et « Chemin de la gloire » en 2023, il s’investit pour la promotion de la rumba congolaise, après son inscription sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco.