Provinces
Une trentaine d’organisations de la société civile réunies au sein de la plateforme CASMIA craint que le cobalt artisanal de la RDC soit indexé au niveau mondial. Dans un rapport publié ce lundi à Kolwezi, cette structure dénonce l’exploitation illégale de ce minerai stratégique. En effet, indique CASMIA, une entreprise appartenant à un libanais utilise des exploitants artisanaux pour extraire du cobalt sur le périmètre de la société Boss Mining. Elle exige du gouvernement congolais des mesures pour mettre fin à cette fraude.
Plus de 100 camions de 40 tonnes chacun sortent chaque jour du site minier de Boss Mining, déplore Me Shadrack Mukad, coordonnateur national de la plateforme. C’est une moyenne de 4.000 tonnes des matières brutes contenant du cobalt. Cette exploitation se fait par des milliers de creuseurs artisanaux. En effet, ils ont envahi le site minier de l’entreprise Boss Mining à Kakanda pendant la suspension de cette société. Selon la plateforme CASMIA, les exploitants artisanaux bénéficient de l’appui financier et logistique de leurs acheteurs. Parmi eux, indique le rapport, figurent des Chinois, des Libanais et des indo parkistanais.
Les organisations de la société civile engagées sur des questions des ressources naturelles sont inquiètes. Elles fustigent l’utilisation excessive d’engins lourds sur un site d’exploitation artisanale. « Les minerais d’origine frauduleuse sont indexés sur le marché mondial. Et cela peut avoir des conséquence graves. « Tout minerai provenant de l’exploitation artisanale du Lualaba risque d’être suspecté », indique encore Me Shadrcak Mukad.
Militarisation du site minier
Par ailleurs, les organisations de la société civile dénoncent la présence militaire sur ce site minier. « Les militaires bien armés rodent autour de ces sites miniers pour sécuriser les opérations », lit-on dans le rapport. De plus, elles notent des cas de violation des droits de l’homme. « Les militaires sèment la terreur et procèdent à des arrestations arbitraires. Aussi, ils se livrent à des extorsions et autres formes de torture ».
Il faut rappeler que l’an dernier, le chef d’état-major des FARDC avait rappelé que les militaires ne sont pas les bienvenus sur les sites miniers. Seule la police des mines à la mission de sécuriser ces sites.
Entretemps, CASMIA constate que cette exploitation illégale ruine la province. D’après elle, ces envahisseurs ne réalisent aucun projet de développement au profit de la communauté. Par contre, assure-t-elle, ils dépouillent la société qui a des obligations vis-à-vis des populations impactées par l’exploitation. C’est notamment le paiement de la redevance minière. Aussi, la réalisation des projets contenus dans le cahier des charges.
Réaction des autorités
Du coté des autorités dans la province du Lualaba, aucune communication n’a encore été engagée pour mettre fin à cette exploitation. Toutefois, selon la plateforme CASMIA, ces autorités ne reconnaissent pas avoir autorisé ces activités minières.
Pour notre part, nous avons tenté en vain d’avoir la réaction du ministre provincial des mines à Kolwezi.
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