Monde
Le président américain Joe Biden, qui lutte pour sa survie politique, a défendu, au cours d'une interview très attendue, diffusée vendredi sur la chaîne ABC, son acuité mentale et sa détermination à battre Donald Trump lors de l'élection présidentielle du mois de novembre.
Alors qu'une écrasante majorité d'Américains le jugent désormais incapable de gouverner quatre ans de plus en cas de victoire contre Donald Trump, lors de l'élection présidentielle de novembre, le président Joe Biden a complètement écarté, vendredi 5 juillet, l'hypothèse d'abandonner la course à la Maison Blanche.
"Personne n'est plus qualifié que moi pour être président ou gagner cette élection", a-t-il assuré dans une interview très attendue sur la chaîne ABC.
Lors de son échange avec le journaliste George Stephanopoulos, crucial pour le maintien de sa candidature, le président a esquivé à plusieurs reprises la question de savoir si son état physique et mental s'était dégradé durant son mandat, alors qu'il est sans cesse attaqué sur ses capacités mentales depuis un débat raté face à Donald Trump.
Il ne s'est pas non plus engagé à se soumettre à des évaluations médicales indépendantes, assurant qu'être président équivalait à passer "un test cognitif chaque jour".
Or ce sont bien ses capacités cognitives qui font l'objet de très vives discussions, depuis son débat catastrophique face à Donald Trump, jeudi 27 juin.
"Déni"
"J'étais malade. Je ne me sentais vraiment pas bien", a affirmé le dirigeant démocrate, en évoquant un mauvais rhume pour justifier sa contre-performance face à son prédécesseur républicain.
À la question de savoir s'il avait revu sa piètre performance, Joe Biden a répondu par ces mots étranges : "Je ne crois pas."
La séquence a été partagée immédiatement par le camp républicain qui prétend depuis des années que le président octogénaire est sénile.
"Biden est dans le déni et en déclin", a lancé Karoline Leavitt, porte-parole de Donald Trump, sur X.
S'il s'est exprimé de manière plus fluide que pendant son duel télévisé raté du 27 juin avec Donald Trump, Joe Biden a toutefois parlé d'une voix étouffée, et a eu des phrases parfois incomplètes ou un peu décousues.
Cela suffira-t-il pour rassurer les démocrates, de plus en plus nombreux à appeler à ce qu'il jette l'éponge ?
"Le président est fier de son bilan, à juste titre. Mais il apparaît dangereusement déconnecté des préoccupations des gens concernant ses capacités à aller de l'avant et sa position dans cette campagne", a jugé sur X le très influent David Axelrod, ancien stratège de Barack Obama.
"Seigneur tout-puissant"
Le candidat démocrate a donc encore fort à faire pour effacer l'impression désastreuse laissée par son débat face à Donald Trump, dont il n'a pas du tout réussi à gérer les conséquences immédiates : une vague d'appels à son retrait dans la presse et une flambée des inquiétudes sur sa santé mentale au sein de son parti.
Quatre parlementaires démocrates ont déjà demandé sans ambiguïté à Joe Biden de renoncer à se présenter. La gouverneure démocrate Maura Healey l'a appelé à évaluer sa candidature "avec soin".
Le président a balayé ces appels d'un revers de main.
"Si le Seigneur tout-puissant descendait et disait 'Joe, retire-toi de la course' je me retirerais de la course, mais il ne va pas descendre", a-t-il affirmé à ABC.
Le démocrate est apparu beaucoup moins énergique que lors d'un discours de campagne qu'il avait prononcé, avec un téléprompteur, peu avant d'enregistrer l'entretien à Madison, dans le Wisconsin.
"Vous pensez que je suis trop vieux pour battre Donald Trump ?", a-t-il lancé lors de ce meeting, ce à quoi le public a répondu un retentissant "Non !"
Nulle volonté de baisser les bras non plus de la part de l'équipe de campagne de Joe Biden.
Elle a publié vendredi un intense plan de bataille pour le mois de juillet prévoyant une avalanche de spots télévisés, des déplacements dans tous les États clés, et notamment dans le sud-ouest du pays pendant la convention républicaine (15-18 juillet).
Joe Biden doit aussi être l'hôte, la semaine prochaine, d'un sommet des dirigeants de l'Otan, et donnera jeudi à cette occasion une conférence de presse, là encore un exercice très attendu.
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