Afrique
Le président Tshisekedi aurait-il mis en pratique sa promesse (annoncée sur TOP CONGO FM) de déclarer la guerre au Rwanda « à la moindre escarmouche »?
Non, si on s’en tient aux dispositions constitutionnelles qui stipulent que le chef de l’État doit convoquer le Parlement en congrès, chose impossible à ce stade où le Parlement n’a pas encore ses bureaux définitifs.
Cette « guerre » serait cependant apparemment effective sur le terrain.
« Nous sommes en guerre »
« Nous sommes déjà en guerre contre le Rwanda », indiquent plusieurs sources militaires et civiles congolaises.
« Sur la ligne de front, depuis des mois, la RDC ne cesse de dire que c’est avec l’armée rwandaise qu’elle se bat », précisent toutes ces sources.
Sur l’implication de mercenaires au côté des FARDC, la précision est apportée que « la RDC est un état, nous n’avons pas de mercenaires mais avons fait appel à des instructeurs, et les wazalendos sont comme ce que faisaient les mai-mai à l’époque, ils défendent leur patrie ».
« C’est une guerre d’agression »
« C’est déjà la guerre, comment définir autrement que par guerre, la guerre d’agression que le gouvernement congolais condamne depuis des mois sans que la communauté internationale ne réagisse », nous indique un membre du gouvernement.
La rédaction de TOP CONGO FM n’a pas réussi à joindre Jean-Pierre Bemba pour obtenir son commentaire sur le sujet.
Vendredi, le ministre de La Défense était en Ituri où il a obtenu la conclusion d’accords partiels entre groupes armés.
Les groupes armés CODECO, FRPI, FPIC, AUTODÉFENSE (Zaïre) et MAPI, ont « pris l’engagement de cesser immédiatement les hostilités dans l’intérêt de la paix ».
Le M23 du Rwanda
La situation est moins à l’optimisme au nord-Kivu où opére l’armée rwandaise.
« Le Rwanda n’est pas seulement une partie du problème, il est aussi une partie de la solution », disait d’ailleurs récemment dans une interview à Jeune Afrique, le président Paul Kagame, qui reconnaissait implicitement la présence de ses troupes.
« Nous n’aurions besoin de la permission de personnes pour faire ce que nous avons à faire si une telle menace (de genocide) se matérialisait de nouveau ».
Paul Kagame n’a cependant pas précisé qu’aucune attaque n’a été menée sur le territoire de son pays par des FDLR qui, pour beaucoup, sont déjà rentrés au Rwanda et, pour certains, sont revenus en RDC, « en mission pour le Rwanda », selon de nombreux témoignages de la Société civile congolaise.
Le Rwanda a déployé environ 3 000 soldats dans l’est de la RDC, indiquait vendredi 3 sources officielles occidentales à l’agence de presse Bloomberg, selon qui « l’ingérence rwandaise aggrave ce conflit meurtrier qui a atteint des sommets jamais vus depuis au moins une décennie ».
« Nous n’avons jamais été aussi proches d’une guerre entre le Rwanda et le Congo. »
Le Rwanda a déployé environ 3 000 soldats dans l’est de la RDC, ont indiqué 3 sources officielles occidentales à l’agence de presse Bloomberg.
Ils y entraînent notamment les rebelles M23 dans un camp isolé près de la frontière, selon 5 anciens combattants qui ont été entraînés dans ce camp.
« Le gouvernement rwandais a fourni une quantité d’armes sans précédent aux rebelles, qui sèment la mort et la destruction dans l’est du Congo depuis de longs mois. Il s’agit notamment de drones, de lance-grenades de fabrication israélienne, de brouilleurs anti-drones et de lance-grenades antichars de fabrication russe », a appris Bloomberg auprès d’enquêteurs de l’ONU et via des données partagées par un fournisseur de services militaires engagé par l’armée congolaise.
Selon les memes sources, les FARDC s’appuient « sur des mercenaires étrangers, des milices et des groupes d’autodéfense armés qui sont eux aussi accusés de commettre des atrocités ».
Bientôt la guerre ouverte ?
« Nous n’avons jamais été aussi proches d’une véritable guerre entre le Rwanda et le Congo", craint l’analyste Stéphanie Wolters, de l'Institut sud-africain des affaires internationales, cité par la RTBF
« Tous les voyants sont au rouge, c’est très inquiétant pour l’est du Congo et le reste de la région ».
La présence de troupes et de matériel rwandais dans l’est de la RDC est documentée, depuis des mois, par plusieurs rapports émis par des experts de l’ONU.
Ce que Paul Kagame (photo) dément toujours.
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